Un triste spectacle de la course au large
On dit souvent qu'il faut laver son linge sale en famille. Il serait bon que les marins en fassent de même avec leurs cirés. On en était loin cette semaine, alors que le combat entre François Gabart et la Classe Ultim sur la conformité de son maxi-trimaran SVR Lazartigue et son éventuelle absence de la Route du Rhum 2022 a fait les titres de grands médias nationaux. Le triste spectacle d'une bataille de communiqués de presse était loin des images que nous aimons de skippers se saluant cordialement à l'arrivée d'une longue traversée. Le phénomène est définitivement dommageable pour un sport dont l'image est aujourd'hui favorable dans l'opinion et auprès des financeurs.
Laisser parler les experts du nautisme
Comme tout le monde, nous avons essayé de comprendre en interrogeant les personnes compétentes, en premier lieu l'architecte du voilier, Vincent Lauriot-Prévost. Mais le choix des personnes interrogées nous semble essentiel. On a vu fleurir en ligne les analyses personnelles, plus dignes du café de la marine que d'autre chose. On dit dans le football qu'il y a en France 60 millions de sélectionneurs. Espérons qu'il n'y a pas aussi 60 millions de jaugeurs pour nos bateaux, car peu de courses pourraient alors se dérouler...
Attention au syndrome de l'America's Cup
En France, la course au large séduit la communauté des plaisanciers. L'image de marins sympathiques et talentueux y est pour beaucoup. Au contraire, il est compliqué d'intéresser à la Coupe de l'America, vue comme un combat de milliardaires, souvent mené avec force avocats et batailles juridiques. Les budgets des Ultims sont déjà élevés. Si vient s'ajouter l'aspect judiciaire, le désamour par les plaisanciers est à la prochaine bouée. Attention au syndrome de l'America's Cup !