Apprendre la voile et la technique
Savoir naviguer à la voile n'est pas suffisant pour se jeter à l'assaut d'un grand voyage ou même d'une traversée océanique. Seul au milieu de l'océan, en totale autonomie, mieux vaut savoir maitriser plusieurs domaines techniques pour assurer sa sécurité et maitriser son périple sans avoir à faire escale à gauche ou à droite.
"Il y a deux volets dans l'apprentissage. Apprendre en voile et apprendre en technique. Beaucoup de gens auraient tendance à aborder la phase de grand voyage avec la seule maitrise de leur voilier. Ils ont envie d'apprendre des choses plus techniques qui ne font pas partie des stages habituels" explique Laurent Marion, fondateur d'Escale Formation Technique.
Plaisancier, préparateur et résidant à bord de son bateau, il a fondé il y a 13 ans Escale Formation Technique pour apporter la réponse à l'autonomie au large recherchée par les grands voyageurs. Ce sont au moins 10 000 stagiaires qui sont passés sur les bancs de son centre de formation et quelques 800 à 900 personnes qui viennent se former chaque année.
Une nouvelle typologie de plaisanciers
"Depuis la Covid, on est également confronté à une nouvelle typologie de plaisancier. Avant, on débutait sur de petites unités jusqu'à finir par acheter de plus en plus grands. Aujourd'hui, le panier moyen des bateaux a augmenté. On a des clients qui ont beaucoup travaillé, qui ont des moyens financiers et qui veulent souffler. Ils s'achètent directement de grosses unités et sautent cet apprentissage technique et de la navigation. On a deux catégories en grande croisière. Le parc occasion avec un panier moyen entre 50 000 et 250 000 € ou le bateau de luxe avec un panier moyen de 600 000 à 2 millions €."
Sensibiliser à la prévention technique des bateaux
Acheter un bateau neuf est également moins formateur que de participer aux travaux de refit sur un bateau d'occasion. Dans ce dernier cas, on est généralement obligé de mettre "les mains dans le cambouis" et on apprend sur le tas. Mais attention toutefois aux achats d'occasion. Certains bateaux vendus à des tarifs attractifs nécessitent souvent le double pour une remise en état complète. Il est donc important de bien vérifier l'état général de tous les équipements : gréement, moteur, électricité, accastillage…
"Dans toutes nos formations, on insiste aussi sur la prévention technique des bateaux, domaine que maitrisent bien les skippers professionnels ou les préparateurs. On fait du préventif et pas du curatif, pour faire en sorte que les problèmes n'arrivent pas. On rappelle énormément de gestes et de contrôles de prévention technique. C'est important de faire un tour d'horizon technique de son bateau en vérifiant 20 points névralgiques de travail en mer. On leur donne une vision complète d'un bateau qui fait du large et qui s'use bien plus qu'un bateau en navigation côtière. Ils ont du mal à appréhender faute d'expérience."
Toujours est-il qu'il existe des formations pour pallier certaines lacunes ou pour prévenir certains dangers, détaillées dans le prochain volet de notre dossier.