Souvenir de nav' / Gugari rip : Courant de marée hors-norme dans un décor maritime à la beauté sauvage

Le trou dans le mur © Malou MONTESINOS

Dans le Nord de l'Australie, il est une île originale, basse sur l'eau, longiligne et interminable qui est affublée d'un nom à la consonance un peu enfantine : Raragala. Située en travers d'une route de navigation fréquentée, elle est néanmoins traversée par une manière de canal au franchissement délicat... Récit en images

Un bon raccourci aux multiples dangers

L'île de Raragala, au nord de l'Australie, barre une voie de navigation parcourue par de nombreux bateaux. Mais un raccourci existe... une impressionnante crevasse, idéalement placée, mais qui présente une multitude de dangers et de difficultés propres à décourager bien des équipages. Cette saignée dans les falaises majestueuses de la côte s'appelle le Gugari rip, soit: "le trou dans le mur". Son franchissement, bien que ne relevant pas de l'exploit, ne s'envisage pas à la légère et constitue une attraction digne du plus haut intérêt.

L'endroit est soumis à de redoutables courants de marée qui atteignent dix nœuds en période de vives-eaux, avec la particularité marquante de charrier ses courants exactement à l'inverse de la règle habituelle en mer d'Arafura. Partout ailleurs, le courant de flot porte à l'ouest. Est-ce la faute du trou, ou la faute du mur ? Toujours est-il que, au travers de cette Ragala-là, le courant de flot porte à l'est ! Exactement à l'opposé!

Cugari rip
Cugari rip

"Gugari Rip, hole in the wall" entre l'île de Guluwuru et l'île de Raragala dans les îles Wessel en Australie

Attention aux instructions aux capitaines…

Lors du passage de Catafjord au yacht club de Gove, un document nous avait été gracieusement remis pour expliquer tout ça en long, en large et en profondeur. Hélas, le document comportait une erreur concernant les horaires à Gugari rip, l'endroit où démarre le grand toboggan. Résultat, le catamaran était arrivé une heure trop tôt!


Catafjord entre dans Gugari Rip

L'optimisme de l'équipage ne s'en était pas trouvé entamé pour autant. Nous décidâmes de nous introduire malgré tout, en douceur, "pour voir"… Dans les premiers moments, tout se déroula à merveille, comme une féerie, et le spectacle était de toute beauté. Comme un avant-goût de victoire semblait s'installer au sein de l'équipage…

Vigilance pour ne pas se laisser embarquer vers la côte si proche

Hélas, au beau milieu du passage, Catafjord semblait évoluer dans la Loire en crue.

Attention les bords !
Attention les bords !
La marge de manoeuvre est étroite
La marge de manoeuvre est étroite

Cinq nœuds de courant dans le nez et quantité de violents tourbillons partout... Un peu chaud, le passage! Beaucoup trop étroit et agité pour imaginer faire demi-tour. Il fallait absolument passer, et puis c'est tout.

Paysage dans Gugari Rip
Paysage de toute beauté dans Gugari Rip

Par contre, le spectacle était unique et impressionnant. Pendant que le capitaine moulinait de bâbord à tribord, avec la barre à roue pour contrer les courants tourbillonnants et éviter les dangers, l'équipage faisait crépiter les appareils photos tous azimuts.

Mouillage dans Guruliya bay

Guruliya Bay
Guruliya Bay

Une heure plus tard, Catfjord mouillait au calme dans les eaux de Guruliya Bay. Encore un endroit original et plein de beauté. Mini-falaises de roches feuilletées, quelques taches de terre rouge pour contraster avec la végétation traditionnellement verte, plages de sable blanc, un ciel de crépuscule, coloré comme un dessin d'enfant...et comme souvent, seul au mouillage…

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