Le voilier France 3 sauvé de la destruction
Plus connu des 12 M JI français, le voilier France 3 a mené deux campagnes particulièrement réussies sur la coupe de l'America. Barré par Bruno Troublé et 3ème voilier du baron Bich dans la compétition, il atteint la finale des challengers en 1980, meilleure performance française sur l'America's Cup. Après une deuxième campagne en 1983, il finit par être cédé à l'Ecole Navale qui s'en sert pour former les navigants de la Marine Nationale à la voile.
Mais le bateau finit finalement sur le terre-plein, progressivement abandonné.
"Le bateau était destiné à la destruction. J'ai appris ce qui allait se passer et trouvé que c'était un peu dramatique pour ce bateau qui a tout de même le plus beau palmarès des défis français sur la Coupe de l'America. L'Ecole Navale est amoureuse du bateau et voulait trouver quelqu'un pour lui redonner vie. On nous a mis en contact et nous nous sommes mis d'accord" raconte Yann Labbé, nouveau propriétaire du France 3.
Monter un collectif de passionnés autour du 12 MJI
Le bateau a désormais été rapatrié depuis le terre-plein de l'Ecole Navale vers Concarneau, sur le parc du port à sec géré par la société CN Diffusion, chantier et concessionnaire de bateaux détenu par Yann Labbé. "Désormais, il faut monter un collectif de professionnels et de passionnés. Coureurs, stratifieurs, experts, des passionnés de l'histoire de la navigation française, qui chacun avec leur niveau d'implication nous aideront. Cela peut être en conseil, pour trouver du matériel. J'ai déjà été contacté par certains, les personnes qui ont rénové le France 1, notamment. On va essayer de faire intervenir les nombreuses entreprises bretonnes du domaine" explique l'entrepreneur breton.
Revenir au plus proche du voilier d'origine
Yann Labbé a déjà commencé à récupérer des informations sur l'histoire du France 3, de manière à respecter au mieux la philosophie du bateau. "Je veux faire une rénovation au plus proche de l'origine. Il y aura peut-être quelques ajustements pour simplifier un peu et pouvoir naviguer avec un équipage plus réduit. Mais je veux le garder dans ses lignes. Il a déplacement de 27 tonnes dont 22 de lest, un maître bau de 3,75 m pour 15 mètres la flottaison et un mât en aluminium de 300 kg, fait à l'époque par Dufour Aluminium ! Quand on le voit à côté d'un IMOCA moderne sur le terre-plein, c'est assez amusant !" sourit le nouveau propriétaire.
Si Yann Labbé se donne le temps pour mener à bien une restauration réfléchie et de qualité, l'objectif est clair. "Le bateau naviguera et participera aux régates des classiques" conclut-il.