C'est au moteur que Marvin et Loury quittent Cabo de Gata car le vent a décidé de ne pas se montrer. L'arrivée à Gibraltar est prévue dans environ 30 h et les deux hommes passent le temps à bord de Nomad Citizen Sailing en pêchant – deux bonites ! – en faisant des siestes et en alternant les quarts, qu'ils partagent également de temps en temps. La navigation de nuit se fait quant à elle, accompagnée par les dauphins.
Leur arrivée à Gibraltar est rythmée par les coups de corne de brume des cargos, complètement masqués par la brume. Il n'y a aucune visibilité, et les deux hommes comptent sur les signaux sonores et sur le radar pour se repérer. Ils arrivent néanmoins à rejoindre la Marina Alcaidesa, la "porte de la Méditerranée" située en Espagne, dans le détroit.
Marvin doit y récupérer leur téléphone satellite dont la marina a refusé la réception quelques jours plus tôt, leur bateau n'étant pas encore arrivé au port. Le téléphone n'arrivera d'ailleurs jamais.
Après s'être occupés du bateau, les deux amis reprennent la mer pour continuer vers les Canaries, mais sont rapidement obligés de faire demi-tour. Tous leurs écrans ont lâché, ainsi que le pilote automatique. Après avoir détecté la panne – un fusible a rendu l'âme – et avoir effectué les réparations, ils sont finalement prêts à repartir. Une navigation au gré du vent grâce au régulateur d'allure hydrovane.
Au 2e jour de la traversée vers les Canaries, le vent est tombé depuis 5 h le matin. Mais la nuit a été bonne et s'est déroulée à la voile. Marvin appréhendait la navigation méditerranéenne, soumise aux changements constants de vent, mais la nuit a été un véritable plaisir. Il faut désormais patienter pour que le vent revienne en milieu d'après-midi, seul dans cette immensité bleue.