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Ce grand rendez-vous de la marine fluviale met à l'honneur la culture et les traditions ligériennes. 210 bateaux ont confirmé leur participation au Festival de Loire 2023. Parmi eux, plus de 150 bateaux de Loire : toues, chalands, sablières, fûtreaux et autres embarcations traditionnelles seront amarrées sur l'ancien port d'Orléans. Des bateaux fluviaux venant d'autres régions françaises mais aussi de Pologne, d'Italie, des Pays-Bas, d'Angleterre et de Croatie complètent la flotte 2023. Plus de 700 mariniers animeront les quais d'Orléans et la Loire tout au long du festival pour partager leur passion et leur histoire au plus grand nombre.
Bien que la Loire a toujours été un fleuve navigué sur toute sa longueur, la navigation fluviale à la voile a disparu laissant un patrimoine exceptionnel de bateaux, de techniques de navigation, d'ouvrages portuaires, de cales et de quais. C'est uniquement grâce à l'énergie et à la passion d'associations qu'il est encore possible de voir naviguer chalands et autres furteaux ou sapines. Ils maintiennent une activité locale de construction artisanale et apportent une vie au fleuve.
Plusieurs types de navigation ont existé en Loire. La navigation de « descente » profitait du courant sur tout le fleuve. La « remonte » utilisait la force du vent d'ouest et se faisait à la voile de Nantes à Orléans. Les chalands étaient reliés les uns aux autres dans un ordre précis, le plus gros appelé «mère» dirigeait le train. Venaient ensuite le tirot, le sous-tirot, le sobre et le soubriquet dont les voiles étaient de plus en plus petites. Lorsque le vent était insuffisant, les bateaux étaient halés par des boeufs ou par des hommes.
Mais la Loire est un fleuve irrégulier, ce qui rendait la navigation difficile. Les dangers étaient permanents (naturels comme le manque d'eau ou les crues, ou liés aux différents usagers du fleuve). Les mariniers devaient bien connaître le fleuve, se montrer rapides et habiles aux manœuvres pour éviter les accidents.
La technique de l'endrémage à la volée permettait à un train de bateaux à voile de passer un pont en remontant le courant. Lorsque la «mère» était à quelques mètres du pont, on abaissait la voile et le mât, le bateau était alors poussé par les suivants. Aussitôt l'arche du pont franchie, on redressait le mât, hissait la voile pendant que le bateau suivant, le «tireau», abaissait voile et mât pour passer à son tour et ainsi de suite. En même temps, des deux côtés de chaque embarcation, des mariniers à l'aide de bâtons s'efforçaient de maintenir l'écartement.
Inversement à la descente du courant, la technique du billage permettait de passer sous les ponts en maîtrisant sa vitesse. Elle consistait à virer sur l'ancre pour aborder le pont à l'envers sans séparer les bateaux.
La batellerie fluviale, bien que moyen de transport très actif, était composée d'embarcations aux formes diverses selon le lieu, la largeur du fleuve et des marchandises à transporter.
Le Futreau, d'origine très ancienne est de taille modeste comprise entre 5 et 10 m pour une largeur de 1,5 à 2,5m. Utilisé pour la pêche, l'assistance aux gros bateaux et pour circuler sur le fleuve. Il dispose d'un gréement à voile carrée 20 m2 avec un mât de 6 à 9 m.
La toue cabanée, de taille légèrement supérieure servait à de nombreux usages et pouvait être aménagée avec une cabane, ici avec un mât de 9 m rabattu.
Le chaland était la plus grosse des embarcations. Fond plat, souvent non ponté, il pouvait mesurer entre 20 et 35 m. Il était destiné au transport de marchandises, seul ou en train de 3 à 5 bateaux. Lourd et robuste, il demandait un entretien permanent.