François Gabart va pouvoir continuer de naviguer en Ultime ! Le skipper – dont la collaboration avec La Macif s'était arrêtée l'année dernière après 10 ans – a trouvé un nouveau partenaire, le groupe français de cosmétiques Kresk. Propriétaire des marques de cosmétiques SVR, Lazatigue et Fillmed, le groupe présidé par Didier Tabary a racheté le multicoque volant.
"Ça s'est passé très rapidement. Les premiers échanges avec les équipes du partenaire ont eu lieu fin mars 2021. J'ai rencontré Didier Tabary, l'homme qui détient les marques SVR, Lazatigue et Fillmed et principal décideur pour lancer un projet comme celui-ci, avec l'adhésion de ses équipes, il y a tout juste 6 semaines. C'est assez dingue la vitesse qu'a pris ce projet.
C'est un entrepreneur passionné par les sujets mer, océan et voile. Lui-même navigue beaucoup et suit la course depuis de nombreuses années. Il était au courant de ma situation et pouvait trouver une opportunité avec le bateau que je venais de construire.
On a eu un vrai feeling humain et un très bon contact. Il a eu la très forte conviction que ce projet pouvait aider au développement des marques que le groupe porte."
Un bateau innovant
Le trimaran actuellement en cours de finalisation à Concarneau portera les couleurs des trois marques du groupe et sera baptisé SVR-LAZARTIGUE.
31 m de long, 23 m de large, il aura les mêmes "mensurations" que le précédent Ultime du skipper. Il se distingue des autres bateaux de la classe par trois caractéristiques plutôt innovantes :
- Les appendices
"On a beaucoup travaillé sur ce sujet-là. Ça devient un secteur de développement, car un facteur de performance important. Ils seront dévoilés lors de la mise à l'eau du bateau, à savoir le 22 juillet prochain. Les foils seront plus grands, plus fins pour décoller plus vite, avec on l'espère un vol qui sera plus stable, pour être capable d'aller à de hautes vitesses sans problématiques de cavitation."
- L'aérodynamisme
"À partir du moment où le bateau vole, le frein aéro devient important dans la trainée globale du bateau. Ce qui nous a amenés à faire un choix radical avec un cockpit structurellement intégré dans la coque centrale du bateau. Il n'y a pas de rajout de roof, la protection du cockpit est structurelle, ce qui est rarement le cas. On a beaucoup progressé sur ce sujet."
- Une nouvelle manière de naviguer
"Ce dernier point est une conséquence des choix dictés par l'aéro. Le cockpit étant dans la coque centrale, il a fallu réimaginer une façon de naviguer et de s'organiser dans le cockpit. On a fait un travail sur l'ergonomie, notamment avec un système de barre très différent, avec des commandes électroniques.
L'objectif est de s'adapter à des vitesses élevées, plus de 40 nœuds pendant plusieurs heures. Il faut être bien organisé pour pouvoir naviguer à ces vitesses-là en sécurité."
Un programme sur 4 ans
Au programme de ces 4 années de partenariat, une volonté de s'inscrire dans le programme de classe Ultim 32/23. Ainsi, François réalisera sa première course sur la Transat Jacques Vabre à la fin de l'année 2021. Suivront la Route du Rhum en 2022, le tour du monde en solitaire en 2023 et le Trophée Jules Verne à l'hiver 2024/2025. Un programme susceptible d'évoluer bien évidemment.
Protéger les océans
En parallèle de son activité de cosmétique responsable, le groupe a décidé de s'investir dans la protection des océans avec la création du fonds de dotation Kresk4Oceans. L'idée première est de lutter contre la pollution plastique, en mettant en place des opérations de sensibilisation et d'éducation et en finançant des projets scientifiques d'intérêt général dans le domaine du recyclage et du développement de nouveaux matériaux éco-responsable.
"En parallèle, nous avions la volonté commune d'avoir un impact sociétal et environnemental fort en se concentrant sur la protection des océans. Didier Tabary avait déjà dans l'idée de créer un fonds de dotation en ce sens, et notre partenariat a accéléré le processus. Je suis ravi de voir la vitesse avec laquelle tout ça s'est fait.
Pour gagner des courses à la voile, il faut aller vite sur l'eau. Et dans le timing dans lequel on est, pour essayer de performer sur la Transat Jacques Vabre, il faut aussi aller vite à terre. C'est assez collectif. J'admire la capacité de cet homme d'entreprise et de ses équipes à lancer ce projet aussi rapidement. Surtout sur une vision à long terme, puisqu'on est engagé pour 4 ans. C'est chouette qu'un projet de course au large aille vite à terre comme en mer. Je suis bluffé !"