Envoyer une demande de secours par le biais de son iridium ou en déclenchant sa balise EPIRB représente la garantie, où que l'on soit à la surface du globe, de joindre un organisme qui saura envoyer des secours sur zone. Si le sauvetage de distance lointaine est presque rendu facile par l'électronique embarquée, la localisation de proximité demeure problématique.
Les solutions de radiolocalisation représentent une partie de la réponse
Les solutions de homing sont basées sur des radio-balises dont les sauveteurs évaluent la puissance d'émission et répondent en partie à ce besoin, avec la nécessité de disposer de batteries opérationnelles, de s'assurer que l'antenne est déployée ou, encore, que la fréquence normalisée n'a pas changée sur des appareils que nous n'utilisons jamais et qui ne sont soumis à aucun contrôle.
Avant-derniers maillons de la chaîne du sauvetage en mer
Qu'on le veuille ou non, les méthodes traditionnelles de signalisation demeurent, pour les tous derniers maillons de la chaîne du sauvetage, efficaces et fiables. Elles sont à la fois réglementaires, efficaces, peu coûteuses et utilisables par tout un chacun.
Attirer l'attention
Dans tous les cas et dans toutes les méthodes, ces solutions de signalisation utilisent un principe simple, éveiller l'attention. Pour y parvenir, elles exploitent la capacité de l'œil et celle du cerveau de distinguer l'anormalité. L'anormalité est, basiquement, le flash lumineux, le nuage de fumée ou, encore, le drapeau américain monté à l'envers en tête de mât. C'est en pensant "qu'est ce qui me différencie de mon environnement" au moment où nous sommes dans cet environnement que nous pouvons définir ce qui sera anormal.
Les méthodes pyrotechniques
Les méthodes pyrotechniques sont fiables, économiques et éprouvées. Elles ne nécessitent aucun apprentissage et sont aisées à mettre en œuvre. Revers de cette facilité, elles sont au moins hasardeuses - parfois létales - à utiliser et demandent un renouvellement régulier. Leur principe est élémentaire, utiliser le feu pour produire un signal (lumière et/ou fumée) localisé au sol, à la main de l'opérateur ou en altitude.
- Les feux à main
Leur principe est extrêmement commun. Vous conservez à bout de bras un élément pyrotechnique qui, une fois déclenché, va émettre une forte lumière visible de nuit par la lumière et de jour par l'amplification du halo lumineux que produit la fumée, les feux à main demandent certaines précautions pour être utilisés en sécurité. Le port à la fois de gants anti-chaleur et de protections oculaires est idéal, tandis que vous devrez vous positionner le dos au vent, à l'écart de tout obstacle visuel (voile, superstructure du bateau …) et déclencher le système puis tenir à bout de bras et selon un angle de 45 à 60 degrés l'artifice.
- Les fumigènes flottants
Le principe des feux flottants est proche de celui des feux à main, à la différence que le dispositif sera largué à l'eau, dérivant depuis le bateau. Utilisables de jour uniquement, ces feux produisent une fumée épaisse. La précaution principale est de les larguer de manière à ce que le courant les écarte du bateau. Leurs fumées sont toxiques pour l'homme et, s'ils reviennent au contact du bateau, ils peuvent provoquer un incendie.
- Les fusées autonomes
Ils montent très haut en altitude et brillent peu de temps. Pour être efficaces, ils doivent être utilisés par paire, le second étant déclenché immédiatement après que le premier ait achevé son éclairement. Certains modèles sont équipés de parachute pour maintenir l'éclat un peu plus longtemps en l'air. Leur mise en œuvre et un peu plus délicate, il s'agit d'allumer une mèche (préférez un briquet, les allumettes étant plus sujettes à l'humidité) ou de tirer une cordelette pyrotechnique et de viser vers le ciel avec la pointe de l'équipement. Le défaut majeur du principe est que s'ils sont mal utilisés et visés dans la direction erronée (vers soi par exemple) dangereux pour l'opérateur et son entourage.
- Les pistolets à fusée
Sans doute la représentation la plus populaire de la fusée de détresse. Au lieu d'un déclenchement manuel, c'est avec un pistolet en tous points identique à une arme létale que ces fusées sont déclenchées. Elles montent très haut en altitude et produisent un éclat lumineux intense qui demeure visible en altitude un long moment, au moyen d'un parachute. Les mêmes précautions que celles appliquées à une arme à feu à bord sont à observer, la première étant de ne jamais viser une personne, d'autant plus que les appareils de déclenchement (les pistolets en eux-mêmes) sont bien moins équipés de dispositifs de sécurité (verrou de détente, blocage de chien …) que leurs équivalents guerriers.
Les dispositifs non-pyrotechniques
Cette seconde catégorie comporte tout ce qui ne produit ni lumière ni chaleur. Ces dispositifs sont visibles en dernière approche. C'est depuis un avion en survol ou un autre bateau proche qu'ils sont efficaces.
- Les feux à éclats portatifs
La division 240 impose que nos gilets de sauvetage soient équipés d'un dispositif visuel. Ces feux à éclats entrent dans cette catégorie. Ils sont alimentés par une batterie de longue durée et émettent de la lumière. Selon les modèles, ces feux seront tenus à la main ou laissés à la dérive des courants. Leurs puissantes LED les rendent visibles à longue distance et pour une durée approchant les 60 heures parfois. Enfin, ils produisent le signal SOS (... --- …) lumineux, censé susciter l'attention de tout observateur. Assez coûteux, ils demandent à être régulièrement renouvelés et peuvent être accidentellement déclenchés sans que personne ne le constate avant d'avoir besoin de les utiliser.
- Les feux à retournement
Astreints à la fameuse division 240, nous disposons toutes et tous à bord de nos bateaux de ces feux à retournement. Leur principe est commun, stockés la tête en bas, ils viendront s'allumer lorsqu'ils sont retournés, en tombant dans l'eau par exemple. Flottants, ils sont aujourd'hui équipés d'ampoules à LED qui, ici aussi, leur octroient une longue durée d'éclairement. Économiques et fiables, ils présentent l'inconvénient de dépendre de batteries qui possèdent une durée de vie limitée. Enfin, ils sont censés être équipés de dispositifs qui en évitera l'allumage automatique s'ils ne sont pas largués depuis le bord, dispositifs qui, dans le désordre d'un bateau s'ils ne sont pas à poste en permanence, ont tendance à se décrocher et laisser ces feux à retournement s'allumer et vider, dans la discrétion d'un coffre, leur batterie.
- Le drapeau à l'envers
Méthode vue archaïque, mais connue dans le monde entier, il s'agit de disposer un drapeau la tête en bas. Pour qu'elle fonctionne, utiliser un drapeau qui le permette (évitez le drapeau français) et reconnaissable. Le meilleur choix, car il est connu dans le monde entier, est d'utiliser le Stars and Stripes américain. Ne voyez aucune atteinte à l'honneur d'un pays en ce faisant, c'est un principe de signalisation connu et efficace. Cette méthode ne nécessite ni batterie ni condition de stockage particulière, mais demande qu'au préalable vous ayez pensé à acheter ce pavillon et l'ayez à bord, évidemment.
- Le tissu de couleur orange
La couleur orange n'existe pour ainsi dire pas dans la nature, où qu'on se trouve. C'est la raison pour laquelle elle est utilisée pour nos gilets de sauvetage, pour les embarcations de secours ou, encore, pour le morceau de tissu de 2 mètres sur 2 que vous pouvez déployer. Sur le pont du bateau, en le tenant avec des seaux remplis d'eau ou en tant que drapeau envoyé au mat, il signale à tout observateur que vous avez besoin d'aide. À l'instar du pavillon national, la seule précaution qu'il demande est de l'avoir à bord !
- Tout ce que vous avez à portée de main
Cela peut sembler étonnant, mais rentre dans la logique de chercher l'anormalité. Ainsi, créer une grappe de matériel apte à flotter et bien sûr, ne pas vous envoyer vers le fond en coulant peut servir pour indiquer que quelque chose ne va pas. Par exemple, constituez une ligne faite d'un matelas de bain de soleil attaché à un gilet de sauvetage lui-même raccroché à un pavillon Québec est une solution disponible à bord de tous les bateaux, suffisamment incongrue pour attirer l'attention sur vous.