Vendée Globe 2020 : qu'est ce que le routage déporté ?

© Vincent Curutchet Alea

Depuis 2019, la classe IMOCA a autorisé la mise en place du routage déporté pour les skippers du Vendée Globe 2020. En quoi consiste cette nouvelle règle de jauge ?

Le monde d'avant

Lors de la 1re édition du Vendée Globe en 1989, le routage était autorisé. Les concurrents ayant peu de recul sur une course en solitaire autour du monde, cette assistance extérieure était perçue comme une sécurité et non une aide à la victoire. Mais la notion de sécurité était différente d'aujourd'hui.

Preuve en est que la limite des glaces n'existait pas et que les skippers étaient autorisés à aller frôler l'Antarctique et ses icebergs, "coupant le fromage" au plus près de l'Antarctique pour gagner de précieux milles.

Lors du 1er Vendée Globe, VDH étant descendu en dessous du 60e
Lors du 1er Vendée Globe, VDH étant descendu en dessous du 60e

Mais tous les skippers n'avaient pas le budget suffisant pour se payer les services d'un routeur, et certains n'ont pu bénéficier de cette faveur du règlement. Par conviction, seuls Philippe Poupon et Loick Peyron renoncèrent de leur fait, à s'adjoindre cette aide extérieure.

En 1989, Loick Peyron prit le parti de ne pas faire appel à un routeur
En 1989, Loick Peyron prit le parti de ne pas faire appel à un routeur

Une course en solitaire sans assistance

À partir de 1992 (la seconde édition du Vendée Globe), la direction de course décide d'interdire le routage. Pour définir leur stratégie, les skippers doivent télécharger des fichiers météo (Grib) sur une zone géographique définie et une requête de temps. Les polaires de vitesse du bateau sont alors prises en compte afin de définir le meilleur calcul de route grâce à un logiciel présent dans l'ordinateur du bateau.

Un fichier Grib du Golfe de Gascogne
Un fichier Grib du Golfe de Gascogne

Cette interdiction oblige les skippers à passer beaucoup de temps à la table à cartes, mais redonne ses lettres de noblesse au tour du monde en solitaire. Le skipper étant seul à prendre ses décisions.

Le routage déporté voté par la classe IMOCA

Depuis 2019, la classe IMOCA a autorisé aux concurrents le routage déporté. En clair, un skipper peut envoyer une requête à un serveur à terre afin de définir sa stratégie de course. Au lieu de télécharger plusieurs fichiers météo depuis le bateau, le skipper télécharge directement la synthèse. Cette démarche a pour but de simplifier les échanges, de limiter le transfert de data et également de réduire la facture d'Irridium (communication par satellite).

Aucun tiers n'intervient dans l'élaboration et l'analyse de la synthèse reçue par le skipper.

Une interface d'Adrena
Une interface d'Adrena

Les logiciels Expédition, Adrena et Maxsea sont les plus utilisés, mais d'autres sont autorisés avec l'accord préalable de la direction de course.

La classe IMOCA a-t-elle fait rentrer le loup dans la bergerie ?

Non. Pour rappel, la classe IMOCA est composée de coureurs, d'architectes, de constructeurs et de préparateurs. Les nouvelles règles sont donc votées dans l'intérêt général. Le skipper bénéficie des mêmes infos avec ou sans routage déporté. Mais avec une facture d'Irridium pouvant avoisiner les 40 000 € sur un Vendée Globe, limiter le transfert de data prend tout son sens.

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Daniel Chulia
Daniel Chulia
hola salut à tous
Michael Delatte
Michael Delatte
peut-être serait il utile et reconnaissant de parler du logiciel précurseur dans le routage déporté, SQUID ... fonctionnalité qui existe depuis plus de 10 ans ... Ce n'est pas le cas de ceux que vous citer dans votre article
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