Quand la différence d'âge donne envie de larguer les amarres

Amandine et Nicolas, c'est l'histoire d'un couple hors-norme, quand bien même il soit possible de normer l'amour. Amandine a 17 ans quand elle tombe amoureuse de Nicolas. Il a 39 ans de plus et lui enseigne le sport au lycée. Malgré les difficultés rencontrées, aujourd'hui Amandine et Nicolas sont plus amoureux que jamais, se sont mariés, et s'apprête à faire le grand saut… à la voile… autour du monde !

Donner un sens à sa vie

"On est en couple depuis 5 ans. A la base, on ne connait rien à la voile. Nous vivons dans le Nord de la France, nous sommes des terriens avec un mode de vie banal" nous explique Amandine.

Ne se sentant pas à l'aise dans ses projets de vie à terre, le couple rêve d'aventures, de rencontre, de liberté et surtout de profiter d'eux. Car Amandine à 22 ans et Nicolas 61 ans... C'est pendant leurs vacances que Nicolas lui propose alors d'acheter un voilier et de partir faire le tour du monde.

"Il n'y a rien qui nous retient ici. On a envie de donner un sens à notre vie et à notre couple. On s'aime très fort, mais on sait aussi qu'un jour la nature œuvrera. Nicolas a toujours été attiré par l'eau, les voiliers, la mer, mais sans grand espoir de voir ce projet mené à terme" détaille Amandine.

Les difficultés qu'ils ont également dû surmonter pour vivre leur amour au grand jour a été une véritable force pour monter ce projet. Aujourd'hui, ils veulent découvrir de nouvelles cultures, nationalités, croyances, sans être affublé d'une éternelle étiquette. Une curiosité qui a toujours habité Nicolas, fils de militaire ayant par conséquent beaucoup voyagé. Le couple souhaite également changer de mode de vie, consommer différemment, être indépendant et autonome. "Agir à leur échelle pour apporter leur pierre à l'édifice."

Se former à la navigation

A leur retour de congés, le couple prend très au sérieux ce projet. Il se renseigne sur le prix d'un voilier d'occasion, se procure le Cours des Glénans et se met en quête de stages de voile habitable, car leur but est de vivre sur le bateau. Si Nicolas sait distinguer la proue de la poupe d'un bateau, ses connaissances se limitent là.

Grâce à leurs économies, ce dernier s'est tourné vers une association de baroudeurs basée à La Rochelle pour découvrir le monde de la navigation. Il a enchainé les sorties en mer, dans toutes les conditions et a validé une très grande partie du programme. Aujourd'hui, il se sent prêt et capable de prendre les commandes d'un voilier et de récupérer une personne tombée à l'eau. Prochaine étape, le CRR programmé le 17 décembre 2020 et le permis hauturier, si les conditions le permettent. Amandine quant à elle apprendra à bord, formée par son cher et tendre.

"Ce qui est important sur un bateau c'est de pouvoir en gérer tous les éléments. Je n'ai jamais eu de bateau, mais j'ai eu une maison. Je suis très curieux et méthodique, il n'y a pas de raisons que je n'y arrive pas. Sur place, on est très bien entourés par des personnes bienveillantes qui nous accompagnent. C'est rassurant d'avoir des conseils de personnes expérimentées. Il faut rester humble. On apprend tous les jours. C'est une expérience nouvelle, mais on n'a pas le droit à l'erreur. Ce n'est pas comme une voiture. Il faut être conscient de ça et rester modeste", nous explique Nicolas.

Trouver le bateau "coup de cœur"

Après la partie apprentissage, Amandine et Nicolas se sont mis en quête du voilier de leur rêve. Si le couple s'est fixé un cahier des charges – années 90, entre 38 et 42 pieds, gréement et voiles neuves ou en bon état, moteur sans trop d'heures de fonctionnement – il fonctionne au coup de cœur.

"On cherchait un bateau qui tienne la route, habitable, fonctionnel et entretenu. On ne voulait pas trop de choses à refaire", explique Nicolas.

Ils se renseignent sur les forums et auprès de marins sur les coques à éviter et celles qui ont fait leurs preuves sur des tours du monde. Ils sélectionnent plusieurs modèles dont un Sun Odyssey 47 et un Sun Kiss 47, "des grosses bêtes". En route pour rejoindre Port Saint-Louis du Rhône, en région PACA, pour la visite du 2e modèle, ils apprennent alors que le bateau a été vendu la veille. Le directeur de port leur propose alors de visiter un Oceanis Clipper 393 Performance de 2005, qui n'est pas encore sur le marché. On y trouve 3 cabines et deux salles de bain.

C'est une grosse déception pour Amandine et Nicolas. Ils ont déjà visité des Oceanis – un 411 – et n'ont pas été séduits. Ils continuent leur route pour visiter le Sun Odyssey 47, coup de cœur de la jeune femme.

"Finalement, le bateau était trop gros, avec trop de choses à faire et hors budget" détaille Amandine. Ils décident finalement de revenir à Port Saint-Louis du Rhône, pour visiter l'Oceanis, dont ils ont pu voir quelques photos.

"On avait aucune notion de budget au départ. Puis, le capitaine nous avait informé d'un prix à 65 000 € négociable à 59 000 €. Ça rentrait dans notre budget de 70/75 000 €, que nous avons volontairement fixé un peu haut pour trouver un bateau sans trop de réparation à effectuer" ajoute Amandine.

Une fois à bord, le charme opère et le couple est sous le charme.

"On s'est regardé, on avait les larmes aux yeux. Ça a été un véritable coup de cœur. C'est peut-être le destin. A peine à l'intérieur, on a su que c'était lui. Il a été expertisé à 70 000 €. Le moteur est neuf, l'électronique aussi, le gréement a été changé et les voiles avec, il y a un dessalinisateur, des panneaux solaires pour l'autonomie énergétique. Il n'y a rien à faire à part poser des filets de protection, changer les passes-coques et les vannes et refaire l'antifouling. A terme, pour la transat, on l'équipera également d'un hydrogénérateur. On aurait le niveau, on pourrait immédiatement partir en transat" explique Amandine.

Vivre à bord et prendre ses marques

Mais pour l'instant, pas question de lever l'ancre aussi rapidement. Leur bateau bénéficiant d'une place de port pendant un an, le couple va d'abord s'y installer pour y vivre et prendre ses marques à partir de fin-février 2021. Ainsi ils commenceront par des sorties à la journée en montant en conditions de navigation.

"On commencera dans des vents relativement faibles puis on ira jusqu'à 35 nœuds pour voir comment il réagit. Dans le prolongement du mois de mars/avril, on entamera des navigations plus conséquentes, vers la Corse, la Sardaigne. On effectuera un nouvel état des lieux si besoin avant de repartir vers les Baléares ou de continuer en Méditerranée" détaille Nicolas.

Pour l'instant, le calendrier n'est pas vraiment fixé, mais le couple s'imagine déjà en transat pour rejoindre les Antilles et peut être même contourner par la Patagonie pour rejoindre le Pacifique.

"Ce n'est pas le même niveau ni le même armement que pour le Canal du Panama. Pour l'instant, on se concentre sur la Méditerranée et les Antilles" conclut Nicolas. Et Amandine d'ajouter : "Financièrement, on n'a pas de questions à se poser puisque Nicolas est à la retraite. On peut donc vivre dans notre maison flottante avec notre chien Lilou, notre Shih tzu sans avoir de pression financière."

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Thierry 14
Thierry 14
je vous souhaite beaucoup de bonheur .Profitez bien tous les quatre.
Formagne Luc
Formagne Luc
Trés bon choix l'O393. Nous avons traversé avec le même. Vous trouverez beaucoup de conseils astuces améliorations sur le forum oceanis trés actif. Prévoyez 400 watt de panneaux solaires et une éolienne pour être autonome. L'hydrogénérateur trés bien mais beaucoup de sargasses en Atlantique, et on passe 80% du temps au mouillage. Bon vent
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