Le port des Sables-d'Olonne, seule escale autorisée sur le Vendée Globe
Après le départ du Vendée Globe, si les skippers rencontrent un problème avec leur Imoca, le seul et unique port où ils pourront faire une escale et bénéficier d'une assistance technique de leur équipe sera au port des Sables-d'Olonne. Cette règle, spécifique à la course du Vendée Globe, n'est applicable que dans les 10 jours, heure pour heure, après le départ.
On comprend donc pourquoi Fabrice Amedeo a pu bénéficier de cette assistance sur son Imoca Newrest – Art & Fenêtre. Il est revenu au port des Sables-d'Olonne le lendemain du départ, le 9 novembre 2020 pour un problème de hook et il a pu reprendre la course le 10 novembre 2020.
Quant à Jérémie Beyou, le timing était très serré. Obligé de rentrer aux Sables-d'Olonne avec son Imoca Charal après avoir percuté un OFNI le 11 novembre 2020, il est arrivé au port Olona le 14 novembre 2020 et a pu repartir le mardi 17 novembre 2020, c'est à dire 9 jours après le départ du Vendée Globe ! "Just in Time" avant d'être disqualifié.
Assistance technique par téléphone : autorisée !
À partir de ce jeudi 19 novembre, le délai des 10 jours étant passé, les skippers ne vont plus pouvoir bénéficier d'une assistance technique physique au port des Sables-d'Olonne. Cela signifie qu'ils vont devoir se débrouiller tout seul pour les réparations. Tout seul, cela veut dire que leur équipe ne pourra pas intervenir sur le bateau directement, ni prendre la prise de contrôle à distance. En revanche, les skippers ont le droit d'avoir une assistance technique téléphonique et être en contact avec leur équipe tout au long de la course si jamais ils devaient faire face à de nouvelles avaries. Cet échange doit néanmoins se limiter aux actions de réparations.
C'est le cas par exemple pour le skipper japonais Kojiro Shiraishi qui a déchiré sa grand-voile après plusieurs empannages violents. Son équipe le guide au téléphone pour réaliser la réparation, tenant compte du matériel qu'il a à bord. Mais le skipper est bien seul pour effectuer le travail à bord.
Assistance météo : routage interdit !
Concernant l'assistance météo, les skippers peuvent recevoir des fichiers météo, mais ce sont eux qui doivent les interpréter et faire leur routage. Pour cette 9e édition du Vendée Globe, le règlement a tout de même autorisé le "routage déporté". Contrairement aux multicoques qui ont le droit à un routage prodigué par un spécialiste, les monocoques sur le Vendée Globe ont uniquement le droit d'exploiter des fichiers météo publics qu'ils téléchargeront et qu'ils exploiteront ensuite selon leur logiciel de navigation. En revanche, il est à noter qu'avant le départ, le routage aura pu être préparé avec des spécialistes. Cela permet aux skippers d'avoir leur trajectoire dans les premiers jours de la course, mais rapidement, ils se retrouvent seuls à faire leur choix de trajectoire.
Assistance médicale : consultation à distance uniquement !
Pour l'aide médicale, le skipper a bien évidemment le droit à une assistance téléphonique extérieure qui doit être réalisée par le médecin référent de la course (Jean-Yves Chauve), le médecin du skipper ou via le Centre de Consultation Médicale Maritime de Toulouse (CCMM). Clarisse Crémer en course sur son IMOCA Banque Populaire a ainsi pu échanger avec les médecins et recevoir un protocole médical à suivre après s'être brulé l'entre-jambes à cause d'une tasse de thé brulante renversée le 14 novembre 2020.
Aide extérieure : interdite !
De même, si le skipper est en danger, il pourra prévenir les secours qui interviendront le plus rapidement possible. S'il y a un concurrent, cargo ou pécheur pouvant lui venir en aide avant l'arrivée des secours, il aura bien évidemment le droit à cette assistance, mais celle-ci le disqualifiera irrémédiablement...
Escale autorisée : sans mettre le pied à terre, au-delà de la limite de la plus grand marée !
Quand on dit sans escale, cela signifie que les 33 skippers ne sont pas autorisés à accoster ou à s'amarrer à un quai ou à un navire. En revanche, s'ils ont une avarie à réparer, ils pourront mettre le bateau au mouillage ou sur un coffre pour plus de stabilité. Les manœuvres de mouillage ou de prise de coffre se feront à la voile sans l'aide du moteur. Une fois à l'arrêt, le skipper devra néanmoins réparer son bateau seul. Sur le Vendée Globe 2016, Romain Atanasio et Sébastien Destremeau se sont tous les 2 arretés. L'un pour réparer ses safrans, le second pour renforcer ses barres de flèches. Aucun des deux n'a été disqualifié, car ils n'ont pas reçu "d'aide extérieure".
