Le précurseur de la nouvelle génération
Avec Charal, Jérémie Beyou a ouvert le grand bal des IMOCA volants. Impressionnant tous les observateurs lors de son lancement, Charal restera à jamais comme le premier IMOCA à voler sur des foils. Avec cette carène étroite, le cabinet VPLP a mis fin aux carènes extra larges glissant comme des luges. Les coques ne sont plus taillées à la serpe, mais ont retrouvé un peu de rondeur, les foils apportant un surcroît d'équilibre.
Son comportement fougueux dans la brise a suscité de nombreuses interrogations lors de ses premières sorties. Là où plusieurs concurrents ont entièrement fermé leur cockpit, Charal a préféré une solution conventionnelle, en choisissant un cockpit semi-ouvert.
Il truste les podiums
Jérémie prend le départ de la Route du Rhum 2018, mais doit se détourner sur Lorient suite à des problèmes de barre. Il repart, mais abandonne le lendemain sur problèmes d'énergie. Le chantier d'hiver permet d'opérer plusieurs renforcements structurels et d'améliorer l'ergonomie. Charal est intouchable sur les courses du début de saison 2019. Il remporte toutes les épreuves du Defi Azimuth puis gagne le Fastnet.
Largement en tête de la transat Jacques Vabre au large de l'archipel du Cap-Vert, le Pot au Noir a été terrible pour le duo Beyou-Pratt qui s'est retrouvé scotché et s'est fait dépasser par cinq IMOCA, avant de s'adjuger la troisième marche du podium à Salvador de Bahia grâce à un retour spectaculaire le long des côtes du Brésil.
En 2020, Jérémie confirme le potentiel de sa machine, en remportant la Vendée-Arctique puis s'impose de nouveau sur le 48h Azimuth.
Des foils qui ont évolué
Charal a essayé trois versions de plans porteurs avant de prendre le départ du Vendée Globe. Il aura fallu une bonne année à Jérémie et sa team pour réussir à dompter cette machine au comportement atypique. Avec la première version de ses foils (la V1), Charal avait une forte tendance à se cabrer et n'arrivait pas à maintenir un vol stabilisé. La fabrication d'une V2 jugée trop sage, puis d'une V3 ont permis à Jérémie de trouver l'équilibre de sa fougueuse machine.
Aujourd'hui, Charal navigue moins haut, mais sur un vol beaucoup plus stable. La V3 a été développée afin de favoriser le reaching et les allures portantes, dominantes sur 80 % sur le parcours du Vendée Globe.
Dans cette optique, et du fait que Charal vol moins haut, l'étrave a été modifiée afin de favoriser le planning. L'équilibre général du bateau a été modifié avec une nouvelle répartition des ballasts. Le cockpit a été davantage fermé, tout en conservant un large champ de vision vers l'extérieur.
Un grand favori de cette édition 2020
Charal est aujourd'hui l'IMOCA le mieux fiabilisé, et le binôme bateau /skipper est le plus aguerri. La confrontation avec les plans Manuard et Verdier sera intense. Sauf avaries, Jérémie terminera sur une marche du podium, mais laquelle ?
Charal- Jeremy Beyou
- Numéro de voile : 08
- Architecte : VPLP
- Chantier : CDK Technologies
- Date de lancement : 18 Août 2018
- Largeur : 5,85m
- Déplacement (poids) : 8t
- Présence de foils: Oui
- Surface de voiles au près : 320m2
- Surface de voiles au portant : 600m2