Saint-Malo, Cap-Vert, Brésil, Ushuaia, Patagonie, Ile de Pâques, Polynésie, Nouvelle-Calédonie, Nouvelle-Zélande, Australie, Madagascar, les Açores, les Antilles, New York, Canada, Saint-Malo. Un tour du monde par les 3 caps. Un pari osé qu'il faut savoir gérer en fonction de la météo. D'ailleurs Isabelle et Jean-Benoit ont pris le parti de prendre du temps, d'aller au contact des lieux et des personnes.
Retraite anticipée
L'assistante de direction et l'informaticien ont l'opportunité, à 53 ans, de prendre chacun leur retraite. Adeptes de voyages et de plaisance, l'un comme l'autre commencent à toucher le rêve d'une vie du bout des doigts. Jean-Benoit navigue depuis l'enfance, Isabelle s'est rapidement convertie à l'eau salée. L'un comme l'autre en a envie, de ce tour du globe. A leur rythme cependant, en prenant tout le temps nécessaire au plaisir.
Navigation sur un Patago 40
Leur navigation se fera sur un bateau dont ils seront les troisièmes propriétaires, un Patago 40. Une construction amateur de 2006 sur la base des plans de Jean-François André. Maverick II est un dériveur intégral en aluminium. Il a déjà largement promené son étrave. Le bateau a passé 6 années autour du monde avec ses anciens propriétaires, franchissant notamment, le Cap Horn.
C'est en 2019 qu'Isabelle et son mari vont acquérir leur nouveau bateau, le remonter de La Rochelle à Saint-Malo pour le mettre en chantier et lancer les grandes adaptations. Elles se concentreront sur la partie confort et vie à bord. L'amateur qui a construit ce bateau l'a fait avec énormément de logique et d'efficacité. La liste des adaptations est diverse : cabine arrière bâbord transformée en atelier, nouvelle voile d'avant, légères modifications de gréement, nouvelle capote de près, révision du moteur, petit relooking, et mille petits bricolages plus ou moins ambitieux seront réalisés, pour faire de ce bateau leur bateau.
Programme contrarié
Au beau milieu des travaux du bateau arrive le confinement. Au chantier naval l'activité est réduite. Le projet prend du retard, beaucoup de retard. Le démarrage de la navigation était initialement prévu pour le mois de mars 2020. Le départ est donc repoussé au mois de septembre. Cela laisse plus de temps pour fignoler le bateau. Et de compléter aussi leurs compétences. Isabelle suivra une formation à la médecine d'urgence à Lorient, JB une formation à la météo à Nantes.
Pour rassurer les proches et terminer de prendre en main le navire, quelques sorties sont réalisées sur les week-ends. Chausey et les Hébihens permettront de déceler quelques défauts du bateau et de les corriger. L'informaticien qu'est Jean-Benoit est un habitué de la méthode Agile, qu'il utilise ici à dessein.
Le temps passe, les dates se précisent. Le départ se fera au mois de septembre 2020. Maverick II sera honorablement baptisé le 29 aout 2020, en présence de son parrain, Gilles Lurton, le maire de Saint-Malo. Le skipper malouin Nils Boyer présent, les bons auspices sont ouverts pour le bateau. Le temps passe. Pas assez vite ou trop vite, selon qu'on parle des amis qu'on va quitter ou des valises qu'il faut préparer.
Les prévisions météo arrivent. Départ prévu pour le 19 septembre. Les incidents de dernière minute sont vite oubliés. L'écluse du bassin Vauban, le môle des noirs, Cézembre, le grand jardin. Avec le clocher de la cathédrale de la cité corsaire, les premiers amers disparaissent. Puis le feu de la Balue ne s'aligne plus tout à fait à celui des Bas-Sablons. La traversée a commencé.
Premiers ressentis
Un mois est passé. Premiers constats, premières avaries mineures. Toujours quelque chose à faire à bord, entre réparer des toilettes récalcitrants jusqu'à repeindre les fonds pour mieux identifier une voie d'eau. L'équipage prend ses marques et ses compétences. Isabelle comme JB découvrent le bateau, les techniques et les surprises du quotidien dans une croisière au long cours. La navigation se passe au mieux, comme prévue d'ailleurs. Petites étapes de 15 à 70 milles (3 à 12 heures de navigation), prendre son temps, l'objectif ultime.
Après un mois de navigation, les voilà au Portugal. La route vers le Sud est engagée...