Un plan de pont évolutionnaire
Le traitement du cockpit avec la zone de détente vers la descente et la zone de manœuvre à l'arrière est un modèle d'évolution. La grande largeur est mise à profit pour placer deux tables avec un passage central. Les postes de barres sont entourés d'une zone ergonomique pour les manœuvres en solitaire ou en équipage. Une échancrure sur l'arrière du passavant permet de bénéficier d'un banc autour de la barre qui facilite l'embraque des écoutes de voiles d'avant et la communication entre équipiers. La fluidité de la circulation est la grande gagnante de ce dessin de pont et dix personnes ne se gênent jamais en navigation ou au mouillage. Mieux qu'un sans-faute.
Le ramage à la hauteur du plumage
Il va sans dire que cette première version est équipée des meilleures options de gréement, de lest, de voilures et d'accastillage, qui, avec la teinte de coque et le pont teck, lui procure un air de supériorité naturelle. Voyons si elle se confirme sur l'eau.
Dès les premiers bords de près le ton est donné. Une vitesse qui oscille entre 7 et 8 nœuds à plus ou moins 30° du vent apparent est immédiatement atteinte. Une risée se traduit par une accélération, la gîte s'accentue, mais la barre reste d'une légèreté et d'une précision diabolique. Point besoin de long briefing pour céder la barre, il suffit de la lâcher et le bateau continue sa route.
Nous mesurons l'énorme avantage du développement en bassin de carène virtuel, l'équilibre est parfait. Cela évitera des frustrations aux moins expérimentés qui pourront barrer cette machine d'exception et donnera des ailes aux régleurs acharnés pour atteindre le firmament.
Au grand largue, les dix nœuds sont atteints avec le spy asymétrique de 254 m² et le lendemain dans une bise fléchissante, les sept nœuds du vent réel s'affichent sur les écrans B&G au pied de mât.
Un centrage des poids de rigueur
Ce bel équilibre n'est pas contrarié par le placement des éléments techniques. Groupe électrogène, réservoirs d'eau et même l'annexe sont rigoureusement centrés longitudinalement. Là encore la largeur est un atout bien profitable.
Le capot moteur, assez lourd, est monté sur des vérins hydrauliques. Son insonorisation est bonne et il suffit, avec le moteur 110 cv Yanmar de notre essai, que de 2200 tr/m pour croiser tranquillement à 8,5 nœuds.