Un prédépart non conventionnel
Cette première course de la saison en IMOCA était fortement attendue par tous les marins prêts à en découdre. Mais en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19, il a fallu suivre un protocole sanitaire bien défini. Les skippers ont donc quitté les pontons de leur port d'attache le vendredi 3 juillet, après des tests médicaux de détection du Covid19 et équipés de masques de protection.
C'est à trois ou quatre maximum que les navigateurs sont partis de Port-la-Forêt, La Trinité — sur-mer, Lorient, Les Sables-d'Olonne ou encore La Rochelle. Arrivés sur place, pas de village, il aura donc fallu patienter pendant 24 h et se préparer au mieux pour le départ.
Un départ rythmé
C'est à 15 h 30 le samedi 4 juillet que les 20 des 34 skippers prétendants au départ du Vendée Globe, se sont élancés pour un triangle en Atlantique Nord de 3556 milles nautiques. Le départ s'est déroulé dans un vent de sud-ouest de 20 nœuds, avant de voir la passer la bouée Institut Pasteur, dont la Vendée — Arctique – Les Sables-d'Olonne porte les couleurs, en direction des deux points de passage calés sur la route. Le premier est situé à la pointe sud-ouest de l'Islande. Le second est au large des Açores, et est matérialisé par la bouée Gallimard.
Les nouveaux foilers ont assuré le spectacle, imposant un tempo endiablé. Six des huit foilers de dernière génération sont présents : Jérémie Beyou (Charal), Charlie Dalin (Apivia), Thomas Ruyant (LinkedOut), Kojiro Shiraishi (DMG MORI Global One), Sébastien Simon (ARKEA PAPREC) et Armel Tripon, dont l'Occitane en Provence est le dernier-né de la flotte. L'occasion de livrer un match entre quatre architectes, Guillaume Verdier, le cabinet VPLP, Juan Kouyoumdjian et Samuel Manuard.
Dans le match également, les bateaux de générations précédentes et équipés de foils, comme Samantha Davies (Initiatives-Cœur), Fabrice Amedeo (Newrest - Art & Fenêtres), Yannick Bestaven (Maître CoQ IV), Kevin Escoffier (PRB), Boris Herrmann (Seaexplorer – Yacht Club de Monaco), Isabelle Joschke (MACSF), Giancalo Pedote (Prysmian Group) ou Arnaud Boissières (La Mie Câline - Artisans Artipôle).
Enfin, les bateaux plus anciens à dérive droite représentés par Manuel Cousin (Groupe SÉTIN), Clarisse Crémer (Banque Populaire X), Miranda Merron (Campagne de France), Clément Giraud (Vers un monde sans Sida), Damien Seguin (Groupe APICIL) ou encore Maxime Sorel (V and B – Mayenne).
Des enjeux différents
Si certains doivent impérativement finaliser le parcours pour espérer se qualifier au Vendée Globe, d'autres y vont pour fiabiliser leur bateau.
Alors que la flotte a laissé le Fastnet à tribord et s'apprête à faire route au nord, Thomas Ruyant (LinkedOut) mène toujours la flotte. Juste derrière lui, à moins de 8 milles, Jéremie Beyou (Charal). Suivent Charlie Dalin (Apivia), 10 milles derrière et Kevin Escoffier (PRB) à 13 milles. La flotte de tête et donc bien groupée et fais honneur aux IMOCA à foils flambants neufs.
Déjà deux abandons
Victime d'une avarie de foil, Sébastien Simon (Arkéa-Paprec) a officialisé son abandon dimanche 5 juillet. Samedi, quatre heures après le départ des Sables-d'Olonne, tandis qu'il avançait à 17 nœuds dans une vingtaine de nœuds de vent, "plutôt sous-toilé, sous J3 (la petite voile d'avant) et un ris dans la grand-voile", précise-t-il, son foil tribord a cédé.
Après avoir averti son équipe technique hier à 18 h que son support d'alternateur avait cassé empêchant ainsi de recharger totalement les batteries, Damien Seguin a rallié Port-La-Forêt ce jour en fin de matinée. Le skipper de Groupe APICIL a été rejoint par sa Team qui a rapidement fait un diagnostic des dégâts à bord. Le skipper a également décidé d'abandonner la course.