Cap sur Nous, c'est cette famille franco-tunisienne qui a décidé de larguer les amarres sur un Sun Odyssey 39 acheté à l'automne 2019. La traversée depuis La Ciotat jusqu'en Tunisie n'a pas été de tout repos, comme nous l'a raconté Ariane. Mais surtout une voie d'eau et des craquements sinistres à l'avant, on fait douter l'équipage sur la qualité du bateau. Après 2 mois d'immobilisation au sec et de grosses réparations, Maëlouna (du nom des deux enfants) vient d'être remis à l'eau pour continuer l'aventure.
D'où vient la fuite ?
En arrivant à Sidi Bou Saïd (Tunisie), le voilier est immédiatement sorti de l'eau afin d'inspecter la carène en détail. Là, une fissure mal réparée dans le tiers avant tribord apparait ! En plus visiblement le voilier a talonné laissant quelques séquelles, notamment sur le safran. La chaise de l'arbre d'hélice bouge entrainant aussi une entrée d'eau. Et pour finir, le voilier a visiblement tapé à tribord entrainant une grosse fuite au niveau du rail de fargue, à la jonction avec le pont.
Un broker et un expert irresponsables
Tous ces problèmes ne sont pas insolubles et sont réparables, mais Rached et Ariane ont acheté ce bateau à un broker à Port Leucate et fait une expertise avant l'achat. Le prix de vente était celui d'un voilier en état prêt à naviguer. Or les différents chocs mal réparés font plus penser à du maquillage plutôt qu'à une vente saine. D'ailleurs le vendeur, convoqué par recommandé pour être présent pour l'expertise de l'assurance n'a pas daigné répondre, laissant lettre morte. Quant au broker, il a rejeté la faute sur l'ancien propriétaire… Et l'expert se réfugie derrière des vices non décelables.
Pour l'achat de ce voilier, ce couple avait pourtant pris toutes les précautions : achat auprès d'un broker qui a pignon sur rue, intervention d'un expert qualifié, sortie d'eau pour l'expertise et l'achat. Aujourd'hui devant la découverte de l'état du voilier et des risques encourus par la famille, ils jugent totalement irresponsables ce broker et cet expert vu le programme de navigation prévu et annoncé.
Faut-il se lancer dans une bataille juridique ?
Devant tant de mauvaise foi et plutôt que de partir dans une longue et incertaine procédure juridique, Ariane et Rached ont décidé d'entreprendre les travaux à leur charge. Préférant avancer et positiver plutôt que de se laisser gagner par l'amertume.
Ainsi les réparations de la coque ont été faites avec sérieux par Habib, un professionnel de la zone. Rached participant aux travaux afin de suivre et de mieux connaitre le bateau. La fissure avant est désormais restratifiée depuis l'extérieur, mais aussi par l'intérieur. La chaise moteur a été refixée proprement. Et la fuite du rail de fargue n'est plus qu'un mauvais souvenir.
Et comme prévu initialement, l'ensemble des vaigrages a été refait. Cela a donné une nouvelle jeunesse à l'intérieur, mais surtout a permis d'évacuer toute l'humidité présente dans ces tissus, supprimant du même coup toutes les mauvaises odeurs. Désormais, ce voilier sent bon le propre !
En même temps, toute la tuyauterie des circuits d'eau douce a été revue. En effet, de nombreuses fuites apparaissaient ici ou là. Le réservoir d'eau sous la couchette avant par exemple n'était plus
fixé. D'où les gros craquements entendus pendant la navigation au près dans les vagues. Celui installé à l'arrière été même fissuré !
Prêt pour un nouveau départ
Aujourd'hui, le bateau a été remis à l'eau engendrant d'ailleurs une grosse frayeur. Dès qu'il a touché l'eau, une grosse entrée d'eau s'est déclarée. Heureusement, il s'agissait juste du capteur de loch mal revissé. Ouf ! Rached a vu sa vie s'effondrer avant de trouver la provenance de l'eau…
Autour de cette aventure assez déplorable, une solidarité humaine s'est formée. Amis, famille, mais aussi tous les plaisanciers sur la zone technique. Toutes les aides et les conseils ont été précieux, Ariane et Rached sont très reconnaissants de ces soutiens.
Désormais la famille a repris sa vie à bord. L'école de Louna continue avec sa maman. Et tout l'équipage va désormais se diriger vers la côte sud de la Tunisie en profitant de la beauté de ces côtes, qu'ils connaissent bien, mais l'ayant toujours parcouru par la terre. Cap vers Sousse et Monastir. Fini les travaux, cette fois la navigation reprend ses droits.