Pour 50 €, on a quoi aujourd'hui ?
Aujourd'hui grâce à la Société des Régates Concarneau, pour 50 € on a une place de port pour accueillir le bateau pendant 10 jours. On a un comité de course, composé de bénévoles, un peu de gasoil pour aller mouiller la ligne de départ, et un buffet avec charcuterie et crêpes locales qui nous attendent à l'arrivée.
Mais, entre le départ et l'arrivée, il y a la course. Nous avons 110 mn de régate le long des côtes de Bretagne sud. Nous croisons Concarneau, Penmarch', les Glénan, l'Île de Groix, le phare des Birvideaux, et à nouveau Concarneau.
Entre les deux coups de corne de brume des passages de ligne,
nous avons la pluie diluvienne, le ciel qui se dégage, la clarté d'une nuit de pleine lune, le lever de soleil frisquet puis le soleil franc et chaud à l'arrivée. Mais aussi, nous vivons une lutte, calme et concentrée, dans la pétole du début de course. Et nous dégustons le mémorable bord de spi nocturne dans 25 nœuds de vent. Enfin, il y a l'interminable louvoyage jusqu'au dénouement de la régate.
Durant ces 24 heures,
il y a la complicité du copain avec qui on navigue, et les petites attentions pour le gars collé à la barre "tu veux un café ?". Il y a la sieste bienfaitrice, qui semble agir sur nous comme lorsque l'on éteint et rallume un PC pour que cela fonctionne comme avant.
Le long de ces 110mn,
notre attention est aiguisée en permanence sur chaque détail de réglages. Les sens sont disponibles et ouverts afin de capter chaque variation. Nous vivons le système météo que l'on suivait déjà depuis deux jours. Nous sommes les témoins des changements de vent et les acteurs de notre en route pour en tirer le meilleur parti.
Dans cette parenthèse,
nous gagnons des places et en perdons d'autres, nous réalisons de magnifiques manœuvres et d'autres catastrophiques. Il y a la stratégie élaborée avant le départ et la vraie vie qui la contrarie.
Pour ces 50 €,
nous observons les sternes revenues passer l'été à l'île aux moutons, les fous de Bassan qui chassent au large, les guillemots qui plongent apeurés. En pleine nuit, il y a même des dauphins qui traversent devant nous comme pour nous extraire de la torpeur nocturne.
Pour 50 €, pendant 110 mn et durant 24 heures,
nous vivons une aventure de course au large que nous ne sommes pas près d'oublier. Et pour participer, nul besoin d'appartenir à une élite de la course, savoir naviguer et connaitre les règles de course suffira. Pour régater, pas nécessaire de disposer d'un bateau High Tech, sur ce type de course on trouve des Océanis 320, First 31.7, Armagnac, mais aussi quelques retraités de la course au large comme les 2 Figaro 1, le First Class10 et 2 Pogo 8.50.
La course au large est réservée à ceux qui aiment naviguer, autrement dit au plus grand nombre, n'ayez pas l'ombre d'une hésitation, lancez-vous !