Vivez le Defi Atlantique de l'intérieur - Episode 5 : Naviguer sous la grêle à la Rochelle

L'équipage de Colombre XL à l'arrivée à La Rochelle © Grand Pavois Organisation

Dernier épisode à bord du Class40 Lost Boys de Charles-Louis Mourruau pour le Défi Atlantique. Grêle et vent glacé, une arrivée polaire à La Rochelle pour une expérience réussie et variée de la course au large.

Nous ne verrons pas l'île d'Yeu

A l'heure du choix, Colombre XL et son équipage ont décidé de virer plus tôt que les bateaux de tête. Les écarts avec nos poursuivants étant suffisamment confortables, Charles-Louis a choisi de tenter sa chance. Contrairement à nos prédécesseurs, nous virons avant d'atteindre l'île d'Yeu. Raté pour notre canadien en mal de tourisme, il ne pourra admirer les côtes de la charmante île vendéenne et devra se contenter d'apercevoir au loin dans la nuit le phare des Sables d'Olonne, dont la réputation a évidemment traversé l'Atlantique. En passant par le large, nous comptons sur une rotation du vent et les bonnes performances de notre Pogo 40 S2 au près pour recoller à la tête de flotte, voire plus ?!

Le vent l'emportera...

Rapidement, l'instabilité du vent en direction ne nous permet pas de remonter autant qu'espéré. L'espoir de grappiller des places au classement par un hold-up de dernière minute s'évanouit. Le vent se renforce, obligeant chacun à se concentrer sur la barre. Eole a pris sa décision et comme toujours, le vent l'emportera… La température continue de diminuer. Nous avons institué avec Tom une nouvelle règle au sein de notre bordée. Au lieu d'une heure d'affilée à la barre, nous alternons toutes les 1/2 heures, pour rester concentrer et ne pas trop se refroidir. Le thé, amoureusement préparé par mon camarade de quart, est toujours apprécié, bien qu'il refroidisse vite !

Froid polaire sur Colombre XL aux abords de La Rochelle !

La Rochelle rime avec au près sous la grêle !

Alors que la nuit est tombée, le vent continue de refuser. Le passage par le pertuis breton, entre l'île de Ré et le continent nous est fermé. De nuit, alors que le vent est installé entre 18 et 20 nœuds, avec une température en dessous des 10°C, le froid est plus que mordant. Notre canadien qui fuit les hivers nord américains depuis 5 ans ne semble pas apprécier plus que le reste de l'équipage. Comme lors de la première étape, il est dit que ce Défi Atlantique se termine toujours au près dans du vent fort. Nous enchaînons plusieurs virements de bord entre l'île de Ré et l'île d'Oléron, avec leur lot de matossage (NDLR : déplacement du matériel d'un bord à l'autre du bateau pour garder les poids au vent) et de transfert de ballast. Une manœuvre humide et prolongée sur la plage avant oblige Charles-Louis à plonger ses mains dans l'eau chaude pour en retrouver la pleine sensation. Il est temps d'arriver ! C'est chose faite à 08h49 exactement, non sans avoir profité d'une averse de grêle dans les derniers mètres...

Passage de la ligne d'arrivée du Défi Atlantique

Colombre XL tient son rang

5 jours, 17heures et 49 minutes. C'est le temps qu'il aura fallu à Colombre XL pour nous mener à bon port à La Rochelle, à une moyenne de 10,2 nœuds sur le fond. 6 ème au classement, à 6 heures du vainqueur, avec un bateau nettement plus ancien que la tête de flotte, il me semble que Charles-Louis peut être content de sa performance. Il a su tirer sur le bateau et son équipage sans les casser!Et rester au contact dans les conditions musclées du début de course, particulièrement favorables aux bateaux modernes. Arrivé depuis un an seulement sur le circuit Class40, je lui souhaite de trouver le sponsor et les moyens pour continuer d'y progresser et de renouveler la garde-robe de Colombre XL.

Entrée des Class40 en parade à La Rochelle

La course au large de l'intérieur

Naviguer en Class40 et voir une étape de course au large de l'intérieur. Partager cela au mieux avec les lecteurs de Bateaux.com Tels étaient mes objectifs. J'espère qu'ils sont aussi bien remplis pour vous que pour moi. J'ai pu repousser mes records personnels de vitesse à la barre et dépasser progressivement certaines appréhensions sous spi, de nuit à haute vitesse. J'ai mis des sons et des sensations sur l'expérience de la voile en course au large. Si le confort de la croisière m'attire toujours, nul doute que cette navigation me donne envie de tester d'autres voiliers de course à une ou plusieurs coques et de partager avec vous ces expériences !

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