10 nœuds ? C'est trop lent en Class40 !
La vitesse est une question de perception. En ce mercredi, 2 jours après le départ d'Horta aux Açores pour cette 2ème étape du Défi Atlantique, le vent baisse progressivement. La vitesse aussi et l'on a l'impression de se traîner à 10 nœuds. Tout est affaire de référentiel ! Les conditions plus maniables dénouent les langues et les discussions se font plus légères et moins centrées sur la marche du bateau. Edenred, sistership de Colombre XL notre Pogo S2, reste derrière depuis que nous l'avons doublé dans la nuit de mardi. Charles-Louis est satisfait de notre position au nord de la flotte, notre absence de grand spi ne nous permettant pas d'abattre autant que les autres Class40.
Prendre soin de l'équipage
Les conditions des premiers jours ont été humides et éprouvantes. Il faut donc prendre soin de l'équipage. Le moteur, chaud après la recharge des batteries, sert de sèche-linge, en prenant soin d'enlever les chaussettes avant son démarrage… Pour la douche, on attendra La Rochelle, mais il faut éviter les irritations. Je découvre que les skippers ont un point commun avec les bébés : le talc. Pulvérisé dans les sous-vêtements techniques, il permet de garder une peau de nouveau-né malgré la macération… !
Un bateau en quête d'identité ?
Colombre XL ou Lost Boys ? Quel est le nom du bateau, vous êtes perdus ? Je l'étais aussi. Je profite de l'accalmie pour en savoir plus auprès de Charles-Louis. Colombre XL est le nom de baptême de notre Class40. Il s'inspire de Colombre, nom original du monstre marin dans la nouvelle le K de Dino Buzzati, symbole du destin et du bonheur éternel qui nous échappe. XL n'est autre 40 en chiffres romains. Baptisé ainsi par son 1er propriétaire, Halvard Mabire, il a fait le tour du monde. Peint à l'intérieur et aménagé en vue de cette longue navigation, il est l'un des plus confortables de la Class40. Racheté par Charles-Louis Mourruau début 2018, il a couru sa première saison sous les couleurs de The Lost Boys Sailing Team, référence à l'orphelinat de Zanzibar pour lequel le skipper a participé à des courses en océan indien. Pour sa nouvelle saison, le jeune skipper est en recherche d'un partenaire titre qui donnera sûrement un nouveau nom au bateau. Espérons que ses bons résultats sur un voilier de plus de 10 ans motiveront des sponsors.
Empanner ou ne pas empanner, telle est la question
Les modèles météo téléchargés ce jeudi semblent indiquer que la dorsale qui ferme l'accès au golfe de Gascogne remonte au nord. Faut-il empanner ? La question occupe Charles-Louis et Benoît autour de l'écran de la table à carte. Il est décidé de rester tribord amure et la rotation du vent confirme ce choix. Le bateau avance bien sous gennaker et trinquette, au soleil. En fin de journée, le vent s'installe entre 15 et 19 nœuds et le choix de voile est compliqué. On finit par installer le solent pour ne pas prendre de risque de briser le bout-dehors dans les surventes.
Ça pousse par derrière
Tandis que l'on s'approche du golfe de Gascogne, la tension monte et le froid arrive. Nos poursuivants, Edenred et Athena se rapprochent et Charles-Louis cherche les solutions. Ils ont plus de pression que nous dans les voiles. Un cargo nous surprend à la tombée du jour, première trace de vie depuis Horta. Il va falloir se méfier en approchant des côtes. Le soleil se couche sur une belle nuit étoilée. Rendez-vous demain pour vérifier la position des concurrents !