Un gréement se compose de plusieurs éléments, comme nous l'avons vu précédemment dans des lexiques dédiés. Il y a le mât — plus communément le tube — appelé le profil, le gréement dormant qui regroupe tous les câbles qui font tenir le mât et le gréement courant qui inclut l'ensemble des drisses et des bouts utilisés pour les réglages en navigation. On trouve également sur le mât des accessoires et équipements comme le vit-de-mulet ou les réas.
Toutes ces pièces s'usent plus ou moins vite et doivent être contrôlées régulièrement et changées en fonction. Il n'est pas toujours nécessaire de faire appel à un professionnel, un plaisancier peut effectuer quelques vérifications par lui-même.
Quelles pièces s'usent ?
Nous allons lister ici, les pièces du gréement, de celles qui s'usent le moins jusqu'à celles qui s'usent le plus :
Le mât : ce dernier ne s'use quasiment pas et casse rarement tout seul. Dans 99 % des cas, c'est lié à une rupture de câble.
Les haubans : Ils ont une durée de vie estimée à quinze ans ou à une quinzaine de milliers de milles, mais sont assurés seulement dix ans. Cette estimation dépend néanmoins de l'utilisation que l'on en a.
L'étai : a une durée de vie d'environ dix ans. C'est le câble qui travaille le plus à bord et sur lequel est souvent monté un enrouleur qui provoque des phénomènes de torsion. Avec l'installation d'un génois, le câble est soumis à un poids encore plus élevé. Puisque c'est le câble qui travaille en permanence, quelle que soit l'allure du bateau, c'est aussi celui qu'il faut changer le plus souvent.
L'accastillage : À la manière de l'accastillage de pont, l'accastillage du gréement (rails, bloqueurs, poulies) doit être changé lorsqu'il est usé. Des réparations qui sont effectuées par un gréeur.
Les bouts : c'est du consommable et donc ils doivent être changés régulièrement. Même s'ils ne sont pas usés, ils verdissent et sont raides en main. Inconfortables, ils méritent d'être changés.
Comment vérifier l'usure de son gréement ?
Chaque mât possède ses particularités. Ainsi, le plaisancier peut être impressionné par la technicité que représente le gréement. Pourtant, il n'est pas obligatoire de faire appel à un professionnel pour les vérifications de base. Réalisées chaque saison, ces vérifications vous assurent de naviguer plus sereinement.
Un contrôle visuel
- Regarder sur le mât les parties basses du gréement dormant. Un câble se casse souvent aux extrémités, que ce soit en haut ou en bas. Ce sont des choses qu'on peut facilement contrôler. À tort, les plaisanciers pensent qu'un câble usé peut être compensé par un autre, mais c'est faux. Si un câble lâche, c'est le mât entier qui peut casser, car le tube n'est pas assez raide pour retenir la poussée de barre de flèche.
- Vérifier le pied de mât pour vérifier les débuts de fissure ou de corrosion ainsi que l'accastillage : winchs, bloqueurs, rivets, etc.
- Contrôler les torons des haubans et vérifier qu'aucun n'a lâché. C'est facile à voir et à faire soi-même. Inspecter les cadènes et ridoirs et vérifier leur bon fonctionnement.
- Vérifier les ancrages de câbles sur le mât : cages-ridoirs, filetages, goupilles, barres de flèche, tête de mat, réas de drisses, etc.
- Certaines découpes de mât peuvent travailler en compression et se déchirer ou se fissurer. Ce sont des choses qui sont difficiles à voir lorsque le bateau est mâté, il faudra donc passer par un gréeur et la case démâtage.