Bilan 2018 de la classe IMOCA : une classe très active et ambitieuse !

Hugo Boss © Brian Carlin

L'année 2018 vient de s'achever, l'occasion de dresser le bilan de la classe IMOCA. Avec de nombreux skippers engagés et cinq nouveaux bateaux à venir en 2019, la classe se porte bien. Elle ajoute d'ailleurs désormais une grande course autour du monde en équipage à son calendrier et travaille toujours plus sur la performance.

Une classe très active

L'Assemblée Générale de la classe IMOCA qui s'est tenue en décembre 2018 à Paris a permis de dresser un bilan positif de l'année écoulée. Avec notamment en point d'orgue une très belle édition de la Route du Rhum destination Guadeloupe. La saison a démarré début mai à Douarnenez à l'occasion du Grand Prix Guyader, puis s'est poursuivie en Méditerranée, notamment sur la Giraglia Rolex Cup avant de revenir en Atlantique pour la Drheam Cup ou encore en septembre le Défi Azimut, dernière répétition générale avant la Route du Rhum.

Le Défi Azimut était d'ailleurs très attendu puisqu'il était la première course du foiler de dernière génération, Charal (Jeremie Beyou), mis à l'eau en août 2018 à Port La Forêt. Si ce dernier était obligé d'abandonner la course, il remportait les runs de vitesse.

L'année 2018 entérinait également des changements au sein de la classe, très active, qui compte désormais deux grandes courses autour du monde à son calendrier. Le Vendée Globe en solitaire (prochaine édition en 2020) et The Ocean Race 2021-2022 (l'ex Volvo Ocean Race) qui sera couru en équipage. Et pas moins de 5 nouveaux bateaux devraient voir le jour en 2019.

La Route du Rhum 2018

Cette édition de la Route du Rhum était une édition record pour la classe IMOCA avec 20 bateaux au départ, soit plus du double de l'édition précédente (9 inscrits en 2014). Sur la totalité de la flotte au départ de Saint-Malo, 5 ont dû abandonner (Jérémie Beyou, Sam Davies, Isabelle Joschke, Louis Burton et Yannick Bestaven), 11 ont bouclé le parcours sans s'arrêter et 4 ont fait des escales pour réparer ou s'abriter. Ils sont donc 15 marins à avoir rallié la Guadeloupe, un taux d'abandon de 25 %.

Cette Route du Rhum a été particulièrement intense avec des conditions météo très fortes. Elle a été marquée par la très belle performance d'Alex Thomson, qui dès le départ a choisi une route très nord. Mais coup de théâtre incroyable, ce dernier — alors qu'il était assuré de remporter la victoire — s'est échoué à quelques encablures de l'arrivée. Obligé de déplomber son moteur pour se sortir des rochers, il a été pénalisé de 24 heures, laissant la victoire à Paul Meilhat (SMA).

Arrivé 12 heures après le skipper d'Hugo Boss, Paul Meilhat réalise la prouesse de remporter cette édition 2018 à bord d'un IMOCA sans foils ! Yann Eliès (Ucar-StMichel) et Alex Thomson (Hugo Boss) complètent le podium.

Les foils, le futur des IMOCA

La classe validait l'ajout de foils en 2014, mais c'est le Vendée Globe 2016 qui mettait en lumière le potentiel des foils. Sur les 29 bateaux au départ, ils sont 7 équipés de foils : 6 "foilers" neufs (St-Michel Virbac, Edmond de Rothschild, Safran, Banque Populaire VIII, Hugo Boss, No Way Back) et un d'ancienne génération, modifié (Maître Coq).

Armel le Cléac'h mettait d'ailleurs 74 jours pour boucler son tour du monde, soit 4 jours de moins que François Gabart quatre ans auparavant. C'est donc à la suite de ce Vendée Globe 2016 que les architectes commencent à travailler sur Charal, IMOCA de "3e génération".

Le Défi Azimut — couru juste avant la Route du Rhum — entérinait donc les foils comme solution de performance. Nous avions d'ailleurs eu l'architecte Vincent Lauriot-Prévost en interview, qui nous avait confirmé que le foil était un indispensable.

Mais le travail est encore long puisqu'aujourd'hui se pose la question des petits ou grands foils, comme ceux que l'on voit sur Charal. Les architectes travaillent désormais sur la réduction de trainée dans l'air, après la réduction de trainée dans l'eau. Et même sur ce dernier chapitre, rien n'est fini, puisque le foil possède également sa propre trainée…

Quel programme en 2019 et 2020 ?

L'année 2019 sera riche en évènements avec six courses au programme, dont la Transat Jacques Vabre qui réunira entre 25 et 30 bateaux, dont au moins six monocoques à foils de dernière génération. En effet, six bateaux neufs, dessinés par quatre architectes différents, devraient être mis à l'eau tout au long de l'année : Jérémie Beyou (Charal), Sébastien Simon (Arkea-Paprec), Alex Thomson (Hugo Boss), Charlie Dalin (Apivia), Kojiro Shiraishi (DMG Mori) et Armel Tripon.

Le premier grand rendez-vous de la classe sera les Valencia Globe Series un nouveau rendez-vous en double (1000 milles) et en solitaire (3000 milles). Puis en novembre se déroulera la Transat Jacques Vabre, point d'orgue de la saison.

Les Globes Series

Six courses auront lieu en 2019 avec trois courses qui viennent s'ajouter aux Globes Series, le nouveau championnat du monde des IMOCA : les Valencia Globes en juillet, la Rolex Fastnet Race en août et la Transat Jacques Vabre fin octobre. Cette dernière course, disputée en double, devrait réunir un plateau exceptionnel avec 25 à 30 IMOCA, soit la quasi-totalité des participants au Vendée Globe 2020.

Le calendrier 2019 sera complété par des incontournables de la classe IMOCA : le Grand Prix Guyader, l'Armen Race Uship et le Défi Azimut.

The Ocean Race

Le départ du Vendée Globe — course en solitaire autour du monde — aura lieu le 8 novembre 2020. Mais c'est une nouvelle grande course autour du monde qui fait son apparition dans le programme de la classe IMOCA : The Ocean Race. La course autour du monde en équipage et avec escales s'élancera d'Alicante en octobre 2021. Les IMOCA version équipage seront très similaires à ceux de la version solitaire et la jauge est actuellement à l'étude pour pouvoir s'adapter facilement aux deux "versions".

Plus d'articles sur le thème
Réagir à cet article
Ajouter un commentaire...