Pour commencer, pouvez-vous rappeler à nos lecteurs ce qu'est le Tour Voile ?
Le Tour Voile (NDLR : Depuis 2018 le Tour de France à la Voile a changé de nom pour le Tour Voile) est une référence de la voile française sur lequel sont passés depuis 1978, 30 000 équipiers comme aime le rappeler le fondateur de la course, Bernard Decré.
C'est une classique estivale, un monument de la voile française qui fêtera sa 42e édition en 2019. On trouve plusieurs éléments constitutifs de son ADN :
- La monotypie : les navigateurs luttent à armes égales
- Une compétition par étape qui se dispute en équipage.
- Un format mixte avec des raids côtiers plutôt apparentés à la famille de la course au large et des courses en stades nautiques plus proches de la famille de l'inshore. C'est d'ailleurs une des rares compétitions qui réunit ces deux familles.
Les marins du Tour Voile viennent donc de l'une de ces deux familles et figurent parmi les marins les plus complets. Avec ces deux formats, le Tour Voile est un circuit très difficile à maîtriser sur ces différents aspects.
Combien attendez-vous de bateaux par rapport à l'année dernière ?
La compétition se déroulera du vendredi 5 juillet au dimanche 21 juillet. Ce qui est globalement immuable c'est de démarrer lors du premier weekend des vacances scolaires.
Sur les bateaux, nous en avions 26 en 2018 et on sera encore une fois autour de la trentaine. Ce n'est plus vraiment un enjeu puisque nous avons à chaque fois une très belle flotte. Cette année, nous avons un joli nom des références de la voile, qui, après avoir gagné en 2013, revient en 2019. Franck Cammas prendra la tête d'un des 3 bateaux du projet Oman Sail.
Il est l'exemple parfait, au plus haut niveau, qui illustre les marins les plus complets. Il possède un palmarès magnifique, en course au large comme en inshore avec la Coupe de l'America.
On voit vraiment que le Diam24 fonctionne bien. Le Tour est attractif, offre une compétition acharnée et de belles images pour les spectateurs. Il y a une vraie adhésion des marins. C'est assez formidable.
Quelles sont les nouveautés pour cette édition ?
Il y aura 2 nouveautés en 2019.
Sportivement, on introduit un classement mixte, qui sera par extraction du général, éligible aux équipages qui embarqueront une équipière. La voile est un milieu mixte et même si on a déjà des équipages féminins ou des équipages qui embarquent des équipières, on espère favoriser la mixité.
Autre nouveauté, chaque équipage devra inscrire sur son mât un nom de ville ou de territoire de rattachement pour que le public puisse s'identifier facilement à une équipe.
Présentez-nous le parcours du Tour Voile 2019. Quelles sont les villes étapes et est-ce qu'il y a du changement ?
En 2018, on a mis en place un nouveau format plus court, encore plus intense et impactant pour les médias comme pour le grand public. Nous avons été totalement satisfaits l'année passée donc on reconduit ce format. Ce sont donc 17 jours d'évènements, dont 15 passés sur l'eau. Il n'y a pas de temps mort.
Comme toujours quasiment depuis le lancement — 34 fois en 42 éditions — le départ se fera de Dunkerque. C'est une véritable histoire d'amour avec cette ville puisque Dunkerque marque le lancement du Tour et ce dernier lance la saison estivale.
L'arrivée sera à Nice, qui sera ville hôte pour la 6e fois, notamment avec la promenade des Anglais et ses infrastructures qui permettent de profiter d'un très beau spectacle.
Nous avons des villes nouvelles par rapport à l'an dernier qui sont Fécamp, Jullouville, Les Sables-d'Olonne et Port Barcarès et le plaisir de voir revenir Hyères, dans le var, sur les terres de Toulon Provence Méditerranée.
Comment sont choisis les villes étapes ?
Ce sont des villes où des pools de collectivités qui postulent. Les villes montent des candidatures pluriannuelles, pour deux ou trois ans par exemple. Elles doivent respecter quelques fondamentaux pour que ça colle logistiquement, au niveau de l'implantation terrestre, mais aussi au niveau de la logistique nautico terrestre pour monter et mettre les bateaux à l'eau.
Après c'est le jeu de la constitution des parcours et c'est un grand domino. On essaye de trouver de la place en fonction de la provenance géographique pour l'édition qu'elle demande. On discute et on trouve des solutions pour reporter sur l'édition ultérieure en cas d'impossibilité.
Quel est l'intérêt pour elles ?
Il y a un cocktail de retombées médiatiques et économiques directes et indirectes. Les villes, semblent-ils, trouves bien leur compte. Le Tour Voile représente au niveau des médias, 150 journalistes accrédités sur l'ensemble du Tour : médias nationaux et locaux, presse, télévision, radio, etc.
Pour le volet public, c'est difficile à quantifier, car c'est un évènement ouvert, sans billetterie. Notre baromètre, ce sont les goodies distribués, et ça donne environ 2 000 personnes qui passent par jour sur le Tour. Tout ça étant une moyenne, qui dépend aussi des dates.
Avez-vous des difficultés pour trouver des villes étapes ?
Pas du tout ! Nous avons une forte demande à ce jour puisqu'elles vont jusqu'en 2025. Le parcours est d'ores et déjà finalisé pour les éditions 2020 et 2021. On a effectivement beaucoup plus de demandes que de place sur le parcours. Ça montre l'attractivité du Tour et ça n'a pas toujours été le cas.
Quand on a repris le Tour en 2012, on courait après les collectivités. Depuis l'arrivée du Diam 24 en 2015 et le nouveau format plus court, plus dynamique et attractif, c'est l'inverse.
Êtes-vous limité à un certain nombre de villes étapes ?
Oui complètement, c'est lié au format. Nous sommes donc limités à 7 villes étapes, puisque le format sur 17 jours avec 2 villes de départ et d'arrivée nous plait.
Y a-t-il une participation pour les villes étapes et de combien ?
Elle s'élève à 90 000 € HT, mais elle est plus naturellement élevée pour les villes grand départ et grande arrivée. En retour de cette contribution numéraire et d'un cahier des charges technique et de communication, elles peuvent ensuite prétendre à devenir ville étape.