Pourquoi avoir pris la décision de reporter la course ? C'est une décision de la classe Ultime ou de l'organisation Lorient Grand Large ?
Comme nous l'avons indiqué, ils sont dans la boucle et nous sommes en lien total avec eux, mais la décision a été prise collectivement, avec tous les partenaires. Aujourd'hui, on a fait le compte du temps qu'il faut pour refaire un foil sur Macif, ou pour refaire le Maxi Edmond de Rothschild, et les délais de réparation sont incompatibles avec le calendrier de la course.
D'autre part, à Lorient, on fait des évènements qui ont pour but de mettre en valeur l'innovation et toute l'activité de la filière de la course au large notamment en Bretagne Sud. C'était d'ailleurs ce qui était prévu à travers la course Lorient - Les Bermudes - Lorient - qui mettait à l'honneur ces bateaux qui répondent totalement à cette problématique d'innovation et de technologie.
Ils étaient 4 Ultimes inscrit à la course — Macif, Maxi Banque Populaire IX, Sodebo et Actual — et même si la course était également ouverte aux IMOCA, les inscriptions n'avaient pas commencé.
Pourquoi ne pas avoir continué la course avec les IMOCA ?
Parce qu'ils ont une autre course potentielle qui part d'Espagne aux mêmes dates. La problématique était d'avoir une visibilité à ce sujet, or nous n'en avions pas, même si un certain nombre d'écuries nous avait dit faire la course.
On apprécie beaucoup les IMOCA et on est content des évolutions technologiques dans cette classe. Mais si on veut être représentatifs de l'innovation, il nous faut l'intégralité de ces bateaux.
S'il y a un trou d'air pour les Ultimes, ça va fonctionner. On voit bien que les projets peuvent être efficaces, n'oublions pas que Macif a fait le tour du monde en 42 jours !
Quand sera-t-elle reprogrammée ? En 2019 ou plus tard ?
On travaille là-dessus. De nombreux éléments de l'organisation sont prêts et c'est sûr que plus on va reporter, plus il va falloir repartir de zéro. Toutes les hypothèses sont explorées et je ne maitrise pas tous les éléments. Nous sommes plusieurs acteurs — Lorient Agglomération, le département Morbihan, la Région Bretagne — et il faut qu'on arrive à trouver un dénominateur commun.
Tout le monde a été pris au dépourvu de cette situation nouvelle et donner un tempo est assez difficile.
Allez-vous travailler sur un autre évènement ?
Nous n'avons pas d'autre projet, car la volonté de Lorient est d'installer un évènement pérenne. Mais il faut que le créneau choisi pour lancer la renaissance de cette course soit en corrélation avec le calendrier et les protagonistes.
Pourquoi s'est arrêtée la course ?
Elle a été lancée six mois après la Route du Rhum en 1979 et il y a eu trois éditions au total. Les deux autres ont eu lieu en 1983 et 1989. Elle se déroulait déjà en multicoque, il y avait VSD, Paul Ricard etc. C'était d'ailleurs la première course de Paul Ricard et la première course suivie par satellite. Elle était déjà innovante et ce chemin nous plait bien.
Elle s'est arrêtée parce que le format a changé, au moment où les Figaro ont eu la possibilité de faire des transats en double (ancienne Transat AG2R). C'était un nouveau format, qui avait lieu tous les deux ans.