Écluses rondes
Sur le Canal du Midi, les bajoyers, les parois des écluses, sont incurvés pour mieux résister à la pression de l'eau. Le mât d'un voilier démâté risque, s'il est long, de porter sur la muraille avant les pare-battages. À vous d'y prêter attention et de régler les amarres en conséquence.
Portes à faux
Les portes d'écluses sont constituées de structures en bois ou métal sous lesquelles on risque, si l'on n'y prend garde, d'engager l'extrémité du mât ou du balcon. On imagine les conséquences ! Ce risque augmente lorsque l'on est plusieurs bateaux à franchir l'écluse. Durant la manœuvre, gardez un œil attentif à tout ce qui pourrait se passer, pour pouvoir agir sans attendre qu'il ne soit trop tard.
À la lame et à l'œil
Les amarres doivent être claires pour filer sans encombre lors de la descente, mais il arrive que des pierres de la maçonnerie soient disjointes et forment une fissure dans laquelle un cordage pourrait se coincer. Suspendu par une extrémité, le bateau se retrouverait en bien fâcheuse posture ! Soyez vigilant, gardez l'œil à tout et... un couteau à portée de main !
Le radier vicieux
Le massif de maçonnerie qui sert de butée aux portes-amont est souvent proéminent, surtout sur le Canal du Midi où il empiète de 2 à 3 mètres sur le sas. Des traits de peinture en marquent la limite pour éviter d'y poser hélice ou safran lorsque l'eau descend. En tout état de cause, essayez de rester à distance respectueuse des portes-amont, dans une écluse avalante.
Ça bouillonne !
Ils peuvent impressionner, mais ne posent pourtant pas de souci pour autant que l'on garde les amarres bien raidies. Les portes sont busquées, c'est à dire en accent circonflexe. De ce fait, le flot venant de chaque vantelle n'est pas parallèle au bassin, mais en biais vers la paroi opposée sur laquelle il ricoche. L'ouverture de la vanne située sur la rive où est amarré le bateau tend donc à coller celui-ci au bajoyer, l'autre à l'en éloigner. Un bon éclusier ouvrira la première en priorité, alors que les automatismes n'auront pas cette prévenance...
Attention !
La sécurité du bateau ne doit pas faire négliger celle de l'équipage. Les risques majeurs sont les échelles glissantes, mais aussi de se faire coincer un membre entre le mur et le bateau en tentant de déborder. Attention, une écluse est le pire endroit où tomber à l'eau, surtout entre la paroi et le bateau ! Les remous y plaquent le bordé et l'infortuné risque d'y passer un bien mauvais moment ! Les automatismes ont sécurisé l'éclusage, mais il reste des écluses manuelles. Dans ce cas, on prendra bien garde aux manivelles des vantelles qui peuvent heurter un bras, un poignet ou même un nez si le cliquet antiretour n'est pas engagé.
Le danger, c'est les autres...
Tout en gardant ces précautions à l'esprit, on aura toutes les raisons de rester serein et les écluses s'enchaineront sans difficulté. Il est pourtant une espèce dont on se défiera : le capitaine de coche de plaisance nolisée, c'est-à-dire celui qui embarque sur un bateau de location et navigue avec pour seule formation, une initiation sommaire. Certains allient un manque total de sens pratique avec un mépris affiché des autres usagers. Ce sont les jours d'affluence, lorsque l'éclusier bourre un peu le sas pour limiter le nombre de manœuvres, que les frictions risquent le plus d'apparaitre. Laissez passer les excités et ceux qui semblent les plus maladroits. En entrant en dernier, vous garderez une meilleure maitrise de la manœuvre.