Les IMOCA courront la prochaine Volvo Ocean Race
La semaine dernière, lors de la grande finale de la Volvo Ocean Race 2017-2018 – remportée par Dongfeng Race Team – les différents partis (classe IMOCA et Volvo Ocean Race) se sont réunis à La Haye pour trouver un partenariat.
Une réunion de travail s'est tenue en présence des organisateurs, de marins et d'architectes officiant en classe IMOCA, tels que Guillaume Verdier, Juan Kouyoumdjian, Vincent Lauriot-Prévost et Sam Manuard. Vincent Riou, longtemps responsable de la commission technique au sein de l'IMOCA était également présent. "On m'a demandé de partager mon expérience. L'objectif était d'évaluer ensemble si les accords signés avaient du sens et de trouver des solutions techniques."
Ouvrir la course au plus grand nombre
Les deux partis ont signé un accord de partenariat, ainsi on retrouvera donc les monocoques de 60 pieds au départ de la prochaine course autour du monde avec escale en 2021. Ce changement de support n'est que la première pierre d'un ensemble de réorganisations liées au rachat de la course, annoncé en juin 2018.
"En ouvrant la course aux monocoques à foils de la classe IMOCA, nous allons inciter encore plus de marins et de teams à se préparer pour la prochaine édition. Ce partenariat avec l'IMOCA permettra au monde de la course au large professionnelle d'être mieux structuré et organisé de manière plus efficace. Il s'agit de construire ensemble un modèle commercial durable pour les équipes et pour les marins" explique Johan Salen, co-Président de la Volvo Ocean Race.
De son côté, c'est une belle opération pour la classe IMOCA, comme l'explique son président, Antoine Mermod : "Nous travaillons ensemble pour amener les plus importantes courses au large au monde — en solo et en équipage — vers la classe IMOCA. Cela va nous permettre de faire grandir la classe à l'international et d'offrir plus de valeurs à nos partenaires. Ce rapprochement devrait permettre aussi d'accélérer le développement de certaines écuries impliquées en IMOCA."
Un changement qui emballe les skippers de la Volvo Ocean Race, comme c'est le cas de Charles Caudrelier, récent vainqueur de cette 13e édition. "Cette évolution est passionnante. Les 60 pieds Open sont incroyables. Cela me fait énormément de plaisir de courir sur ces bateaux et je pense que les spectateurs auront un grand plaisir. Si les deux plus grandes épreuves de la course au large se retrouvent ensemble, pour moi, c'est une bonne nouvelle !"
Ou encore Jérémie Beyou, vainqueur avec Dongfeng Race Team et régulier du circuit IMOCA "Notre structure sportive et technique qui développe un nouvel Imoca, aurait le potentiel pour travailler sur un Imoca version équipage. Nous avons le savoir-faire, un bureau d'études qui connaît parfaitement la jauge et le développement de ces bateaux : pourquoi pas travailler pour une équipe ?"
Une organisation à déployer
La formation d'un comité est en réflexion. Ce dernier servira à régir spécifiquement cette entité au sein de la classe IMOCA. Il travaillera notamment sur la conservation de l'esprit de la course, le contrôle des coûts, la préservation de la sécurité et l'équité sportive. Pour connaître les nouvelles règles des IMOCA 60 qui participeront à la prochaine édition, l'organisation va s'appuyer sur les architectes actifs de la classe. L'objectif est d'être prêt avant la fin de l'année.
Il faudra également travailler sur le nombre d'équipiers à bord, les IMOCA n'étant pas adaptés pour accueillir 10 membres d'équipages. Sachant que la direction de course aimerait conserver le rôle d'Onboard Reporter.
Les architectes seront également mis à contribution pour dessiner les prochains bateaux – à foils ? – qui courront à la fois sur le Vendée Globe et à la fois sur la Volvo Ocean Race.
"La voile est un sport qui n'est pas uniquement lié aux marins, mais aussi aux supports, donc combiner les deux éléments est ce qui nous permettra de prôner le fait que nous sommes au sommet de la course au large" affirmait le designer Juan Kouyoumdjian, qui a désigné trois bateaux vainqueurs de la Volvo Ocean Race.
"Nous essayons de créer un bateau pour le futur, qui soit capable de participer à des courses en solo, et en équipage," ajoutait Guillaume Verdier, l'un des designers les plus occupés de la classe IMOCA ainsi que des futurs bateaux de l'America's Cup. "Mon opinion est que cela est faisable avec quelques compromis de la part des deux mondes."