Comment vous est venue cette idée de tour du monde ?
C'était un rêve de gosse. Je pensais que c'était impossible à faire financièrement. Divorcé depuis environ 4 ans, j'ai rencontré Mélanie il y a 3 ans et je lui ai rapidement parlé de mon projet de tour du monde à la voile. Elle en rêvait un petit peu sans se dire que c'était possible. Elle était d'accord et je me suis dit que je ne pouvais pas refuser un projet comme ça. On a commencé à se documenter il y a un an et demi, savoir où on allait aller, regarder les bateaux…
Notre cas est un peu particulier puisque nous sommes une famille recomposée et que nous avions besoin du feu vert du papa des filles pour partir. Pendant le voyage, elles feront 5 allers-retours en garde alternée. Notamment pendant les grandes traversées – comme le Pacifique où on compte environ 30 jours de navigation – où elles ne seront pas avec nous.
Aux pontons, on a rencontré beaucoup de retraités qui auraient aimé faire un tour du monde et qui ne sont en plus en capacité aujourd'hui, car c'est trop physique. À partir d'un certain âge, c'est beaucoup plus compliqué. C'est physique aussi de partir comme ça naviguer pendant un an. On ne voulait pas regretter. Après, il y a des risques aussi. Je ne dis pas que c'est facile à faire. Par exemple, j'arrête mon activité, je vais perdre mes clients et je devrais tout remettre en place à mon retour. Mais si on ne peut pas sortir de notre zone de confort, on ne pas enclencher l'aventure. Il faut prendre un peu de risques de temps en temps.
Comment va se passer la scolarité des filles ?
La formation par le CNED était compliquée à mettre en place du coup on s'est directement arrangé avec le directeur de l'école, un voileux qui nous soutien dans notre projet. On va voir le programme scolaire, qu'elles suivront quand on sera en mer et elles reviendront à l'école en cours d'année pour poursuivre leur scolarité.
On va également réaliser de petits reportages pour qu'elles puissent les ramener à l'école. Sur le milieu marin, les soins des tortues, le prélèvement de plancton… Ce projet est aussi un moment de partage avec l'école, avec les maitresses, les autres parents. Dans la classe, ils vont installer une carte pour suivre notre parcours.
Et que pensent-elles de vivre à bord ?
Elles aiment bien. Les cabines sont un peu comme des cabanes pour elles. Tout est un peu à leur taille. Elles se font des hamacs, des cabanes avec des serviettes. Elles sont super à l'aise, elles adorent. Après ce n'est pas la première fois qu'on les amène en mer. Ce à quoi il faudra s'habituer ce sont les quarts de nuit. Les enfants dorment toute la nuit donc il faudra jongler entre la fatigue des quarts et la vie à bord avec les enfants.
Aujourd'hui on est pressé par l'école, le timing. Sur un bateau tout est au ralenti. Il y a moins de règle au niveau du temps, sur les heures de sommeil, de repas… ça sera beaucoup plus cool pour tout le monde.
Elles vont aussi pouvoir donner leur ressenti, partager leur émerveillement…