Philippe et Béatrice viennent de prendre en main leur nouveau Maxus 26. Il devient leur 3e voilier. Après un Ocqueteau Volume 500 (5 m) et un Dufour T6 (6 m), ils franchissent le pas et s'offre un "grand" bateau. "C'est la première fois que nous pouvons tenir debout dans notre cabine" s'extasie Philippe.
À la recherche d'un voilier simple
Si le volume habitable a été un critère de choix dans le choix de ce modèle, celui de la simplicité a aussi été retenu. Ainsi le Maxus 26 a été choisi avec très peu d'options. Il s'agit d'une version dériveur intégral avec un moteur hors-bord. Bien que la plupart des Maxsus 26 sont vendus avec une motorisation inboard, Philippe a préféré un hors-bord. Son vécu sur ses précédents bateaux déjà motorisés en hors-bord l'on convaincu sur ce choix plutot atypique. En plus, le hors-bord est plus simple pour l'entretien" rajoute Philippe.
Le bateau est équipé de la chèvre de matage afin de faciliter les manutentions. La simplicité de la manœuvre réalisable sans forcer par le couple a aussi été choisie. "Comme nous avions l'intention de prendre les canaux, avec la chèvre pas besoin de grue au moment du passage du premier pont, nous pouvons démater nous-mêmes sans assistance extérieure. Pour l'hivernage, nous sortons le bateau de l'eau et le stockons à terre dématé. Cette chèvre va bien nous servir !". Pendant les navigations, ce triangle en inox reste bien à plat sur le pont et sert de cale-pied pendant les manœuvres sur la plage avant.
Côté consommateurs électriques, ils sont réduits au minimum à bord puisque ce voilier n'a pas de frigo. Juste une centrale électronique (loch, speedo sondeur) et un GPS portable.
Mais les performances sous voiles ne sont pas oubliées pour autant et ce couple qui navigue de longue date à la voile, a choisi d'embarquer un gennaker pour le portant dans les petits airs.
Envie de traverser la Bretagne par les canaux
Le bateau a été livré à La Rochelle chez Catway, le distributeur du chantier polonais. D'où la croisière qui s'en suit, pour le remonter à Saint-Malo son port d'attache, une croisière mer et rivière.
"Nous avions décidé de passer par la Vilaine et le canal de l'Ile et Rance. Nous avions envie de profiter de cette navigation "terrestre" qui nous évite de contourner la Bretagne par la mer."
Les voilà donc partis le 10 juillet. Après des étapes successives en mer (Les Sables-d'Olonne, Saint-Gilles-Croix-de-Vie, ile d'Yeu, Noirmoutier, Piriac), ils arrivent le 20 juillet à l'entrée de la Vilaine à Arzal.
La navigation en mer se fait avec une bonne météo au début, mais elle se dégrade progressivement. Tellement que l'équipage est bloqué à Piriac pour laisser passer un coup de vent. Mais finalement Arzal est atteint sans dommage.
Et l'équipage se félicite d'avoir choici les voies intérieures, car pendant toute la seconde partie de la croisière, alors qu'ils sont bien à l'abri dans les terres, le mauvais temps qui sévit n'aurait pas été favorable à une navigation en mer.
62 écluses plus tard, c'est le 1eraout que le voilier prend ses quartiers à Saint-Malo. La croisière a duré 20 jours au total, sans rencontrer de problèmes. Une belle navigation pour une mise en main d'un bateau neuf.
L'avantage du dériveur
Le canal de l'Ile et Rance est normalement dragué à 1,20 m. Mais cet été, la sécheresse aidant, il ne restait parfois que 60 cm dans les biefs. Si le Maxus 26 n'avait pas été en version dériveur (il est disponible en biquille, quillard et quille relevable), nul doute qu'il serait resté bloqué. "Du fait de la sècheresse, même dérive relevée aux 3/4, on a tapé plusieurs fois dont une assez violemment dans les cailloux de la Vilaine. Mais la construction est solide, nous avons juste eu un peu de résine époxy à faire au moment de l'hivernage."
Sans dériveur, point de solution pour passer. En revanche, naviguer dérive haute n'est pas évident. En effet, certaines manœuvres sont hasardeuses notamment certains passages d'écluses quand le vent est fort. Le voilier glisse sur l'eau et il faut réussir à le garder dans l'axe. "Mais avec Béatrice, nous nous en sommes toujours sortis."
Bon pour le hors-bord
"Si c'était à refaire, je commanderais le même bateau, avec les mêmes options", nous glisse Philippe. "Par moment, je me suis demandé si un moteur inboard ne serait pas plus approprié. En effet quand il y a du vent et de la mer, le hors-bord a tendance à sortir l'hélice de l'eau, même si nous avons opté pour un arbre ultra-long. Pour éviter de me retrouver coincé dans ces conditions et continuer à faire route, j'ai demandé à Catway un troisième ris. Ainsi, je peux toujours naviguer à la voile, quel que soit la force du vent. Le moteur ne me sert que pour l'entrée au port."
Et cette navigation en rivière lui a confirmé qu'il avait fait le bon choix. "À Evran, un peu avant Dinan, le canal était pollué par des algues Élodées. Nous avons réussi à franchir cette zone en remontant le moteur tous les 500 m pour le dégager des algues. Impossible avec un inboard !".
Un Maxus en guise de remorqueur !
"Vu le manque d'eau dans la rivière, nous n'avons pas rencontré grand monde. Tout au plus croisé 2 à 3 bateaux par jour. En revanche, nous avons aidé Julien Moreau, un "éco aventurier" qui faisait le tour de Bretagne en paddle. Il a eu besoin de notre aide pour franchir les écluses. En effet, les éclusiers ne voulaient pas le laisser passer seul sur sa planche. En revanche, c'était possible à couple de notre bateau."
Un achat réussi
Aujourd'hui le Maxus 26 est arrivé à Saint-Malo et comble ses propriétaires. "Je n'ai pas encore testé le bateau dans du gros mauvais temps, mais je suis surpris globalement par son comportement en mer. Son haut franc-bord ne le pénalise pas. Sa carène offre un passage très doux dans la mer.
Mais c'est surtout sur les aménagements intérieurs qu'il est bluffant. Il a tellement de volume qu'on dirait un voilier de 28 pieds d'ancienne génération. Quel plaisir de se tenir debout sous le rouf ! Sans oublier le véritable cabinet de toilette…"