Jehan et Charlu – Charles-Hubert – ont retrouvé leur Sun Odyssey 479 à Las Palmas pour entrer dans le vif du sujet : une vraie transat en double, en mode course bien sûr ! Un rêve que caressait déjà Johan à l'arrivée de sa transat AG2R, il y a 20 ans : "je referai une transat avec mon fils !" À l'époque, Charlu n'avait que 10 ans…
Une sortie pour évaluer le nouveau spi
Aux Canaries, l'équipage est soutenu par sa famille, mais ne perd pas de vue son objectif. À peine le grand spi est-il livré par Incidences qu'un essai est programmé, l'avant-veille du départ. Rendez-vous est pris, Bateaux.com est bien sûr de la sortie !
Jehan maîtrise parfaitement les manœuvres de port – rappelons que notre skipper est un ancien du Paris-Dakar, la mécanique, il maîtrise – tandis que Charlu s'active au piano et sur la plage avant. Le winch électrique est le bienvenu pour hisser la grand-voile, le génois est prestement déroulé… déjà un fond de houle pour nous rappeler que les Canaries sont bien en plein Atlantique ou presque ! 10 nœuds de vent pas plus. Le Sun Odyssey 479 file au près serré, histoire de gagner au vent. Le sac sort de la soute, à hisser le spi dans sa chaussette. Les 175 m2 claquent avant de s'établir, avec un splendide "Micoton 7" visible depuis le pont.
Micoton, pour ceux qui n'ont pas suivi, c'est pour la femme de Johan, Mylène… Et quant à la police de caractère, qui met en valeur la première lettre et le chiffre 7, c'est celle de James Bond… 007 bien sûr ! En lofant un peu, on dépasse facilement les 6 nœuds. Test convaincant, on affale…
Charlu a mis au point un système de commande de la chaussette de spi depuis le cockpit, de telle sorte que la bulle puisse être au trois quarts étouffée sans avoir besoin de se déplacer jusqu'à la plage avant. Une idée glissée par Michel Desjoyeaux…
Un départ en mode régate
Deux jours plus tard, avitaillement fait, hydrogénérateur refixé sur le tableau arrière, père et fils se sont bien élancés de Las Palmas. Motivés – pas pour rien qu'ils se sont inscrits en catégorie Racing à l'ARC - ils n'ont toutefois pas franchi la ligne en tête, mais se sont bien positionnés au vent de la flotte pour éviter d'être couverts par les plus grosses unités.
Nous avons pu suivre quelques minutes Micoton 7 qui filait bon train sous gennaker, avant d'abattre en grand au sud de Gran Canaria, cap sur Sainte-Lucie. Sauf que les alizés ne sont pas vraiment au rendez-vous : une longue dorsale anticyclonique se prolonge pile sur la route, avec son lot de calmes. L'alternative : monter au nord de la route, traverser rapidement une dépression bien creuse avec son lot de mer casse-bateau et ses vents contraires, et retrouver enfin l'alizé ou faire la cuillère par le Sud, avec des vents faibles, mais portants… en gros, les gagneurs font du Nord, les purs croiseurs au Sud – avec une forte probabilité d'être décrochés par les nordistes – dont fait partie Micoton 7, évidemment ! Bref, ça secoue, ça souffle, il pleut, mais Jehan et Charlu s'accroche pour l'heure à une belle 4e place en Classe B. Go, go, Micoton !