Ils y ont travaillé tout l'été. Et désormais, le trimaran Actual est prêt pour attaquer un tour du monde contre vents et courants. Trois mois de navigation dans des mers hostiles. "On a bien fait le tour de tout ce qu'il y avait à faire. Il reste une foule de petites choses à régler, mais rien de primordial. Il y avait une job list conséquente, nous arrivons au bout, dans les temps. Le bateau est prêt" explique Yves le Blevec.
Le skipper a débuté ce weekend (14/15 octobre 2017) sa phase de stand-by pour le Record du tour du monde à l'envers en trimaran. Un record jamais tenté en multicoque. Il attend désormais des conditions météo favorables pour s'élancer sur ce nouveau défi. Un départ qu'il explique de cette façon "Ça va être tellement rapide ! Ce sera juste un petit espace entre le temps qu'aura duré la préparation et celui de la navigation. Ce sera en revanche un concentré d'émotions, pour tout le monde, c'est ce qui donne toute son importance au départ : l'émotion qui va s'en dégager. Pour les proches, l'équipe, les partenaires… il va se passer quelque chose, qu'il fasse beau ou qu'il pleuve ! Après, ça va dérouler."
"Le compte à rebours est lancé depuis des mois pour toute l'équipe. Les semaines et les jours ont passé, il va y avoir un changement d'état qui va être important : je vais passer de la position de coordinateur général à celle d'acteur principal. Ça va se faire naturellement. C'est un mélange de sentiments entre appréhensions et excitation… C'est ce genre d'intensité que je vais chercher. Ce changement d'état assez radical, attendu, va arriver là, dans les jours à venir. Je sais comment ça va se dérouler. J'ai déjà en tête les premiers jours de navigation, la mise en place… Je me prépare le plus possible là dessus" indique Yves le Blévec.
Pour se préparer, le skipper du trimaran rouge et noir a étudié de près chacune des étapes de son parcours. Avec son équipe, il a passé en revue tous les scénarii possibles. Avec son routeur et météorologue, Christian Dumard, il a étudié le parcours, phase après phase. Tous les schémas météo possibles ont été envisagés, pour pouvoir trouver la stratégie la plus adéquate. L'objectif est d'anticiper au maximum pour ne pas se retrouver face à l'inconnu.
"C'est une navigation en solitaire, mais au moment où je vais prendre le départ, il y aura 80 % du travail qui aura été fait, par l'équipe, une super équipe, vraiment... J'adore ce paradoxe : solitaire et solidaires. Tout le monde aura mis toute son énergie et son expertise dans ce défi. C'est un tour du monde collectif" explique Yves le Blévec.
Ce défi est un pari un peu fou, comme l'explique Thomas Coville, "C'est le seul truc que je n'aurais pas tenté. Le challenge est énorme, il est très très engagé, il est techniquement difficile. Il faut être bien armé mentalement et physiquement. Que ce soit le bateau, que ce soit Yves, que ce soit Christian (Dumard, ndlr) ou toute l'équipe qui est là autour, la maturité d'Actual… ils peuvent arriver à battre ce record ou à en faire un vrai temps de référence. En revanche, le nombre de paramètres pour résoudre cette équation est juste énorme. Ce que Yves tente aujourd'hui reflète bien sa personnalité. Il faut qu'il trouve où c'est ancré dans ses tripes. Il fait partie de ceux qui ont envie de construire l'histoire."