Une construction chronométrée
Depuis janvier 2017, le bureau d'études du Team Charal travaille en collaboration avec le cabinet d'architecte VPLP sur le développement du futur monocoque IMOCA Charal. L'objectif ? "franchir un pas architectural important par rapport à la dernière génération." La construction des moules de coque et de pont a commencé cet été et le bateau sera mis à l'eau à l'été 2018 pour participer à la Route du Rhum.
Le timing doit donc être respecté impérativement. "La construction du moule de coque a débuté le 19 juillet chez SRG en Espagne, celle du moule de pont le 14 août chez Green Marine à Southampton. La quille a été commandée chez AMPM, le mât chez Lorima, sa fabrication commence début septembre", détaille Pierre-François Dargnies.
À partir de septembre, le bureau d'études en relation avec VPLP et Gurit, qui s'occupe de la structure, va se concentrer principalement sur deux dossiers : l'aménagement intérieur, avec notamment le positionnement des cloisons, et la forme des foils (dont la construction débutera en janvier 2018 chez un prestataire qui n'a pas encore été choisi).
"Nous avons une première idée de ce que peut être notre version 1, nous nous reposons aussi sur nos bons acquis avec le travail fait avant le Vendée Globe avec le Néo-Zélandais Nick Holroyd qui nous avait fait une super paire de foils. Avec l'expérience de VPLP (auquel s'ajoute l'hydrodynamicien Giorgio Provinciali) et la nôtre, nous espérons faire les foils les plus optimisés possible" explique le directeur technique.
VPLP pour la carène
La conception de la carène a été confiée au crayon de Daniele Capua, du cabinet VPLP. Elle a proposé neuf plans de carène, tous testés en bassin numérique, pour finalement trouver la carène adaptée qui sera "plus adaptée au fonctionnement sous foils" d'après Jeremie Beyou. D'ailleurs, le bureau d'étude du Team Charal a décidé de concevoir "le bateau autour des appendices" et de "de prendre plus de risques au niveau de la forme de la carène" après la validation de la possibilité d'un tour du monde avec un bateau à foils sur le Vendée Globe.
North Sail pour les voiles
Le bureau d'étude a travaillé longuement aussi sur le plan de pont notamment du positionnement des foils, du pied de mât, des étais, haubans et cadènes, autant d'éléments dépendant en grande partie du plan de voilure. Ils se sont donc rapprochés de North Sail qui leur ont réalisé des études sur différentes configurations de voile. "On est sur un mât standard, mais on a un peu de liberté sur sa position en longitudinal et sur celle des étais" explique Jeremie Beyou.
Le Vendée Globe pour le cockpit
Pour le dessin du cockpit, le skipper a tiré parti de son expérience sur le Vendée Globe. "Nous avons fait une maquette dans notre hangar à l'échelle 1 pour modéliser le cockpit, afin de le mettre à ma main et à mon gabarit, de définir les positions de barre, de veille et de manœuvres, mais aussi tous les angles de visualisation des voiles via les hublots et la meilleure façon de gérer le matossage des voiles… Nous avons fait un paquet de versions, l'atelier menuiserie a fonctionné à plein régime ! Le but était que ce soit facile et léger, parce que nous avons un (gros) objectif de poids du fait que le bateau est un foiler et qu'on ne veut pas prendre de risques sur la structure" explique Pierre-François Dargnies, Directeur Technique du Team Charal.
"Nous avons cherché à optimiser le rapport centre de gravité versus stabilité du bateau et facilité de matossage dans le cockpit. Les études menées par Nicolas Andrieu et Guillaume Dupont (VPLP) aboutissent à une forme originale, loin de tous les cockpits vus sur les six bateaux de la génération précédente."