S'avancer dans un mouillage jusqu'à se poser sur la plage. Passer la nuit bien calé au sec alors que les autres balancent au gré de la houle au mouillage. Profiter de la nature étonnante de l'estran le temps d'une marée. L'échouage – Attention pas l'échouement qui lui est involontaire ! – offre de nombreux plaisirs. Mais cette pratique, accessible aussi bien aux bateaux à moteur qu'aux voiliers, demande aussi quelques règles à respecter.
Un calcul de marée serré
Qui dit échouage dit marée. En effet, pas question de le pratiquer dans les eaux sans marnage ! Il faut donc s'armer de sa table des horaires de marée avant de présenter son étrave vers la plage. Le calcul des heures de marées et des hauteurs d'eau permettra de savoir à quelle heure on doit se poser et surtout à quelle heure on va repartir. Retrouvez ici notre sujet qui explique comment calculer ses hauteurs d'eau.
Attention aux coefficients
Les coefficients de marée (qui indiquent l'amplitude la marée) varient en fonction des phases de lune. Il faut en tenir compte. C'est un des pièges de l'échouage. Si une fois le bateau posé, la marée ne remonte pas assez pour dégager le bateau, on est bon pour attendre les prochaines marées à plus forts coefficients pour repartir… Une attente qui peut durer plusieurs semaines. Mieux vaut donc éviter de se poser pile à la pleine mer ou être sûr que les coefficients sont en train de monter.
Surveiller la météo
Si à l'échouage, la mer est belle et le vent est faible qu'en sera-t-il quand nous allons repartir quelques heures plus tard ? Le vent aura-t-il tourné ? La mer risque-t-elle de se lever ? Une fois son bateau échoué, on est comme pris au piège. On va "subir" la remontée de l'eau avec la météo qui l'accompagne. Voilà pourquoi il est important de s'être renseigné sur la météo avant même de se poser.
Connaître les lieux
L'échouage n'est pas une manœuvre sans risque. S'il s'agit de poser le bateau sur un fond de vase ou de sable pas de problème, mais s'il se pose sur des rochers, c'est moins sûr. C'est pourquoi il est recommandé de bien connaître les lieux avant de choisir une plage ou une crique pour s'échouer. De même si l'endroit est exposé à la houle quand la mer remonte, la situation peut être très délicate au moment ou le bateau se remet à flotter.
Mouillage arrière obligatoire
S'il y avait une chose à retenir pour un échouage réussi, c'est de prévoir un double mouillage. En effet, au moment de l'échouage, vous pouvez vous assurer que l'étrave reste bien face à la plage, mais dans 6 heures ou plus quand la mer reviendra, le vent n'aura-t-il pas tourné ?
Le mouillage arrière assure une bonne tenue et sert aussi au moment où l'on quitte sa place pour se haler dessus dans le bon cap.
Astuce : un sondeur bien calé
En rasant les côtes pour chercher le meilleur endroit pour s'échouer, mieux vaut avoir un sondeur bien calé. En effet, il faut savoir si la profondeur indiquée sur l'écran correspond à une mesure sous la quille ou bien au niveau de la sonde ou même encore au niveau de l'eau. Suivant les cas, il faudra appliquer les différences pour être sûr de ne pas se laisser surprendre et talonner trop tôt.
Astuce : le seau avant d'être au sec
Une fois que la marée est descendue, il n'y a plus d'eau ! Lapalissade. Mais si vous montez et descendez du bateau, vous allez rapidement voir votre cockpit rempli de vase. Pensez à remplir un seau tant qu'il y a de l'eau. Il servira à rincer les semelles en montant à bord.