Nous avons pris l'exemple d'un carénage d'un voilier pour illustrer nos propos mais les indications peuvent aussi être utilisées sur un bateau à moteur.
Sortie d'eau
Sauf pour les bateaux transportables, la sortie d'eau est souvent réalisée par un professionnel. Après avoir pris rendez-vous avec le grutier et présenté le bateau sous le travel-lift, on laisse parler les professionnels.
Seule précaution, pensez à bien rentrer la sonde du loch avant de mettre les sangles. Les ailettes qui dépassent sous la coque n'apprécient pas le contact avec les sangles.
Profitez que le bateau soit dans les sangles pour gratter le dessous de la quille avec une spatule. Une fois posé, vous n'aurez plus accès à ces parties.
Le calage
Ce sont aussi les responsables du grutage qui calent le bateau sur leurs bers. Même s'ils sont souvent compétents et connaissent bien leur métier, vous pouvez leur indiquer, si vous connaissez bien votre bateau, les zones plus solides avec les cloisons ou les varangues pour caler à ces endroits.
Vérification de l'arbre d'hélice
La sortie d'eau est l'occasion de vérifications diverses. Vu le prix d'un grutage autant profiter de ces moments pour vérifier toutes les parties immergées.
En prenant l'arbre d'hélice à pleine main, on essaye de le faire bouger. On surveille particulièrement la bague hydrolube au niveau de la chaise d'arbre. Une bague usée se repère si l'arbre a du jeu à ce niveau. Attention, une bague usée engendre des vibrations qui font souffrir le moteur… Cette pièce d'usure ne coute qu'environ 20 €.
Jeu dans le safran
En prenant le safran à pleine main, on cherche à repérer du jeu en essayant de le faire bouger vers l'avant ou sur le côté. Soulagez-le en le prenant par dessous pour bien vérifier le jeu. Trop de jeu montre des bagues usées : à changer ! Ce jugement demande de l'expérience : un safran doit avoir du jeu, mais pas trop.
Traces de rouille sur la quille
Inévitablement, les quilles en fonte finissent par rouiller. Sans devoir tous les ans refaire l'intégralité de son traitement de quille, on peut gratter la zone "infectée", la mettre à nu et la recouvrir d'un primaire époxy. Cette réparation ne sera pas durable, mais la rénovation intégrale d'une quille demande plusieurs jours d'immobilisation du bateau au sec pour que la fonte sèche.
Faire fonctionner toutes les vannes
La sortie de l'eau doit aussi être l'occasion de faire une vérification de toutes les vannes du bord. Une fois au sec, on les actionne toutes (ouvert-fermé) pour chercher celle qui pourrait être grippée. Le levier ne doit pas être trop souple (qui pourrait signifier un axe cassé), ni trop dur (noix corrodées). Si une vanne résiste, n'hésitez pas à la changer. Il en va de la sécurité du bateau.
Sondes des instruments électroniques
Quand le bateau est au sec, il est facile de déposer toutes les sondes, de les nettoyer et de les vérifier. Pour le nettoyage, vous pouvez utiliser une brosse à dents. Celle-ci ira retirer les coquillages dans les pales de l'hélice du loch. Attention, ces ailettes sont fragiles. Allez si doucement pour ne pas arracher l'aimant collé sur une des pales.
La sonde du sondeur ne doit pas être peinte avec de l'antifouling. Cela brouille le signal. Si cela a été fait, on gratte cette vieille peinture pour remettre la sonde propre.
Entretien des sondes
L'ailette du loch ne demande aucun entretien. Juste un nettoyage, mais surtout pas de graisse ! En revanche, les joints toriques (les joints noirs et ronds de toutes les sondes) qui assurent l'étanchéité sur le passe-coque doivent être graissés avec de la graisse silicone. Vérifiez qu'ils ne sont pas collés au fond de la gorge. En cas de doute, on change !
Une fois toutes ces vérifications effectuées, on peut alors laisser la place au carénage en lui même : nettoyage au jet haute pression, peinture antifouling et remplacement des anodes…