Il se lance sur l'Atlantique sans jamais… avoir mis le pied sur un bateau.
Cette transatlantique va être l'occasion pour notre capitaine en herbe de découvrir la vie sur un voilier. Et quand il faut se laver pas question d'aller dans une salle de bain pour ouvrir le robinet et laisser couler une douche bien chaude.
A moins de considérer l'océan comme la plus belle salle de bain du monde !
Nous publions ci-dessous un extrait de son journal de bord concernant le premier coup de vent que Rémi affronte. Il pleut, il fait nuit et le vent monte à 22 nœuds. Pour Rémi c'est la tempête, pour Daniel le skipper c'est enfin le plaisir de profiter de la météo pour avancer. Deux visions pour un même bateau.
"Jour 10 - Journal de bord transatlantique
Je me réveille en sursaut. Il fait nuit et par delà le hublot, de la lumière m'éblouit par instance. Le vacarme incessant des vagues claquant contre la charpente du voilier est de plus en plus fort. Je suis à la diagonale, ou plutôt je suis allongé de façon oblique, et il m'est très difficile de ne pas tomber sur mon camarade. Nous sommes tous les deux dans la même cabine, et partageons lit double, séparé au milieu par un drap tendu à l'horizontale grâce à deux rubans accrochés aux extrémités. Cette séparation est indispensable, car le bateau est rarement à l'horizontale et nous sommes sans arrêt balancés de droite à gauche. Sans cette toile, je serai appuyé contre lui, lui qui est appuyé contre le mur.
Bref, je me lève pour aller voir ce qu'il se passe. Daniel est sur le pont, dans le noir, debout en train de manœuvrer, éclairé par sa lampe frontale. Le vent vient de se lever précipitamment passant de 5 nœuds à 22 nœuds (4 fois plus quand même !). Une tempête se prépare, notre première, et il faut nous aussi nous préparer.
Je sens tout de suite que Daniel est dans son élément. J'ai à peine le temps de sortir que la pluie fait son apparition. Je vais chercher rapidement son manteau pendant qu'il ajuste les voiles pour tirer profit au maximum de ce vent explosif. Les rafales viennent secouer le voilier et celui-ci tangue comme jamais. Daniel fait des aller-retour incessants pour tirer telle ou telle corde. La pluie est vraiment intense et je n'ose m'aventurer dehors, me contentant de filmer Daniel à l'action.
Lui, il n'a pas peur, je le sens même plutôt excité par ce changement de climat. Comme s'il n'attendait que ça, un peu d'action dans nos journées interminables, enfin un shot d'adrénaline venu tout droit du ciel. Je suis impressionné par sa sérénité et le calme dont il fait preuve pour gérer la situation.
Je finis par aller me coucher, angoissé de devoir faire seul mon quart dans seulement deux heures. Pourvu que la tempête soit finie…"