Loïc Peyron a pris le départ de The Transat, la transatlantique qui relie Plymouth à New York. Un départ un peu particulier puisque le marin navigue hors course sur Pen Duick II, le ketch sur lequel Eric Tabarly avait remporté l'épreuve.
Hors course, n'entrant dans aucune catégorie, Loïc Peyron voulait faire cette traversée à la mémoire de ce grand marin.
Mais à mi-parcours environ, sujet à des problèmes de casse matériel, le marin a décidé de faire demi-tour. Dans un court message il explique : "Cadène, étai, trinquette, arrachés du pont, pas de problème, mais malheureusement impossible de continuer face au vent, donc pour l'instant je fais route sur Quiberon et l'École Nationale de Voile et de Sports Nautiques (ENVSN)." En effet, le marin et son célèbre bateau rencontraient des vents de face assez violents. Des conditions qui ont fait écrire au skipper : "Mer forte désordonnée, vent dans le pif ! Non vraiment, le bonheur n'est pas dans le près !"
Sans trinquette, avec le mât moins tenu, il n'était pas raisonnable de continuer à chercher à gagner les États Unis. Le skipper a donc décidé de faire demi-tour, au portant, pour regagner la France et le port d'attache du bateau à Quiberon à ENVSN, propriétaire du voilier depuis près de 50 ans.
Au portant, conditions beaucoup plus confortables, le skipper revient sur sa décision d'abandon : "Ça va mieux, bien sûr. Ça va mieux pour le bateau particulièrement même si nous sommes malheureux d'avoir du faire ce demi-tour, en plein milieu en plus. C'est comme ça, mais c'est vrai que c'est un petit peu dommage.
C'était sympa jusque là, un peu difficile en fait. Le près, c'est gentil, mais avec beaucoup de vent et de la mer, ça n'est pas très drôle. Et là, on rentre bredouille, tranquillement. Il faut ramener le bébé à la maison. C'est le plus important et il a un petit peu souffert. La décision n'a pas été difficile à prendre. C'était assez évident.
Mon état d'esprit est bon. Ça m'est déjà arrivé plusieurs fois de faire des retours bredouille, qui ont même duré plus longtemps que ça. La vie continue, il y a toujours plus malheureux. Je prends toujours du plaisir à naviguer. Je pense constamment à Eric (Tabarly), mais aussi à nos pionniers. Les bateaux lents ont le défaut de rester longtemps au même endroit et de recevoir sur le nez des dépressions les unes après les autres.
Ce sont des bateaux qui n'avançaient pas jusqu'à il n'y a pas si longtemps. Ils ont souffert pas mal à cette époque donc je pense beaucoup à eux."