Il s'appelle Rémi.
Il se lance sur l'Atlantique sans jamais… avoir mis le pied sur un bateau. Découverte des activités à bord. Qui sont bien loin de la navigation, les réglages ou autres problématiques de marin. Non, en transat on lit beaucoup et surtout, on s'applique à bien manger. La cuisine a une place primordiale sur un voilier en grande croisière comme le montre bien ce 4e épisode des aventures de Capitaine Rémi.
"Jour 9 - Journal de bord transatlantique
Il est 11h30 et voilà déjà 6 heures que je suis debout. J'ai l'impression que toute une journée vient de s'écouler, mais il n'est même pas midi. Le soleil tape fort depuis déjà deux bonnes heures et son intensité ne fait que croitre. Rester sur le pont en plein soleil devient un vrai supplice. Le soleil étant au zénith, l'ombre se fait rare. Il va falloir attendre 16h pour que la température baisse un petit peu et qu'il soit à nouveau agréable de lire au soleil.
Ce sont donc plus de 4 heures à occuper, à l'intérieur, en cabine, sorte de four où s'emmagasine la chaleur et nous cuit à petit feu. Ces 4 heures sont longues, très longues et il est temps de me trouver une autre occupation que celle trouvée jusqu'à présent : m'endormir dans ma sueur, abattue par la chaleur. Nous n'avons pas l'air conditionné et les quelques hublots sont trop étroits pour faire passer suffisamment d'air. Il y en a bien un plus grand à l'avant, mais le risque qu'une vague se fracasse contre la coque et vienne inonder la cabine est trop important. D'ailleurs, on l'a déjà ouverte une fois et le résultat ne s'est pas fait attendre.
Vous l'aurez compris, il fait chaud.
Le temps est long ou plutôt, nous avons beaucoup de temps devant nous. Nous attendons patiemment que le vent nous pousse de bon gré dans la bonne direction. Jusqu'à présent, nous allons à une moyenne de 4 à 5 nœuds, ce qui je vous l'avoue, ne me parle pas du tout. L'important, c'est d'avancer et il est dur de s'en rendre compte sans regarder notre position sur une carte, car le décor ne change jamais. De l'eau et encore de l'eau. Occasionnellement, soit une fois tous les 3 jours, on croise, enfin devrais-je dire, on peut apercevoir à plusieurs centaines de mètres, un cargo allant dans la direction opposée.
J'ai l'impression que mes compagnons de voyage apprécient cette monotonie et qu'ils se sentent bien. En tout cas, c'est sûr, ils ne sont pas impatients comme je le suis d'arriver en France. Cela fait 4 mois que je n'ai pas vu ma famille et mes amis. Je suis pressé de leur faire la surprise. Ah oui, je n'ai prévenu personne !
Je me rappelle avoir demandé à Daniel lors des préparatifs du voyage, combien de temps durerait la traversée. Il avait estimé la durée à une vingtaine de jours. Nous allons mettre 35 jours. En même temps, nous dépendons uniquement du bon vouloir du vent, et il est dur de prévoir quel temps il fera demain, quel vent, quelle mer… La météo n'est pas une science exacte non plus !"