Lors de la remise à l'eau de l'IMOCA PRB, les observateurs ont pu remarquer la forme surprenante des safrans. Le bord d'attaque présente 3 protubérances surprenantes. La chose fait du bruit et du buzz, mais qu'en est-il exactement.
Dans une interview, Vincent Riou skipper du bateau explique que le team a travaillé tout l'hiver avec l'architecte Juan Kouyoumdjian pour étudier s'il fallait équiper le voilier de foil ou non. Arrivé à la conclusion qu'il y a autant de chance qu'un voilier gagne le Vendée Globe avec ou sans foils, il a été décidé de ne pas engager de gros travaux dans ce sens.
Et les 3 protubérances sur les safrans alors ? Est-ce juste une lubie, une arme psychologique pour dire, je n'ai pas de foils, mais j'ai des safrans révolutionnaires ?
Les fins connaisseurs reconnaitront là la marque de fabrique de l'architecte. En effet, en 2015, il a déjà dessiné le maxi Rambler 88 avec des safrans identiques. Il s'agit d'une étude qui montre que les nageoires des baleines ne décrochent jamais. De tels safrans permettent donc les grands coups de barre sans jamais décrocher.
Comme l'explique l'architecte naval François Chevalier : " Pour ses safrans, Juan K a privilégié la partie inférieure, où les trois bosses recollent les filets de la partie supérieure, présentent l'avantage d'un accroissement de portance et réduisent l'effet de vortex sur l'extrémité. De plus, la partie immergée du second safran, qui présente un angle avec celui qui est immergé et dans l'axe de la route, offre, grâce aux bosses, une amélioration de la traînée de l'ordre de 10%, comme l'a démontré le professeur Fish."
Reste à savoir si la solution offre un réel gain de performance sur un voilier qui en solitaire est souvent barré par le pilote automatique, moins ferme et rapide qu'un barreur humain.