Nous avons suivi le carénage d'un voilier, mais les opérations sont similaires sur un bateau à moteur avec quelques spécificités suivant le type de propulsion.
1 – Sortir le bateau de l'eau, grutage obligatoire.
Il est aujourd'hui interdit d'effectuer un carénage sur une cale. La zone de carénage doit obligatoirement être équipée de bacs de récupération des eaux sales. Vous devez donc passer par un grutage hélas payant. Au moment de mettre votre bateau dans les sangles, pensez à rentrer la sonde du loch. Cela protégera les ailettes. Pour les bateaux à voile, gardez une raclette ou un grattoir à la main pendant le grutage. Cela permet de gratter le dessous de la quille avant que le bateau ne repose dessus.
2 – Nettoyer la carène
Le nettoyeur haute pression est tout indiqué pour ce travail. Attention à sa puissance qui peut endommager le gelcoat de la coque. Il est conseillé de garder une distance de 20 à 30 cm avec la coque et de présenter la buse avec un angle de 45° environ sur la coque. Cela diminue la puissance du jet et évite de prendre un retour d'eau en pleine figure ! Dans tous les cas, nous vous conseillons une bonne paire de bottes et un ciré pour vous protéger.
3 – Gratter les zones difficiles
Si des mollusques souvent des chapeaux chinois, restent collés, n'insistez pas avec le nettoyeur haute pression. Munissez-vous d'une raclette pour venir les faire sauter. Si du calcaire reste sur la coque, il faudra alors le poncer. Utilisez du papier de verre fin à l'eau. Ne poncez pas à sec, la poussière d'antifouling est très nocive pour l'homme.
4 – Nettoyer l'hélice et l'arbre
En général, l'hélice et l'arbre d'hélice ne sont pas protégés par de l'antifouling. En effet, il existe des solutions spécifiques mais qui ne donnent finalement pas de très bonnes performances. Dans tous les cas, il ne faut jamais utiliser l'antifouling de la coque sur l'hélice ou l'arbre. Les métaux qu'il contient risquent d'entrainer de la corrosion.
Le nettoyage de l'hélice se fait par grattage et ponçage. Évitez l'acide chlorhydrique qui est très polluant et dangereux à utiliser.
5 – Masquer les zones à ne pas peindre
Avec de l'adhésif, on marque la ligne de flottaison. On masque aussi les zones à ne pas peindre comme la sonde du sondeur (le métal dans la peinture trouble les échos), ainsi que les emplacements des anodes. Pour bien fonctionner, il faut que les anodes soient directement en contact avec le métal. La peinture joue le mauvais rôle d'isolant.
On veille à bien appliquer l'adhésif pour que la peinture ne se glisse pas en dessous.
6 – Appliquer l'antifouling
Pour peindre une coque, il faut qu'elle soit complètement sèche. C'est pourquoi le carénage se fait généralement sur 2 jours. Le premier pour la sortie d'eau et le nettoyage, le second pour la peinture. L'antifouling s'applique au rouleau et au pinceau dans les zones complexes. Suivez les recommandations du fabricant (inscrites sur le pot).
Plutôt que de chercher à nettoyer les outils, utilisez des outils jetables. Gardez juste un pinceau pour les retouches qui seront faites au moment de la remise à l'eau. Pour que le pinceau ne sèche pas, laissez-le tremper dans l'eau en attendant la remise à l'eau.
7 – Retirer l'adhésif
Tout de suite après l'application de l'antifouling (2 couches au besoin) retirez les adhésifs. Si l'on attend que l'antifouling soit sec, il risque de se décoller en même temps que l'adhésif. En plus, l'adhésif de masquage n'aime pas rester au soleil. Sa colle se transfère sur la coque et devient difficile à nettoyer.
8 – Changer les anodes
Une fois la peinture finie, on repositionne les nouvelles anodes. N'hésitez pas à avoir un jeu d'anode d'avance. Ça ne coute pas cher et évite de voir le magasin en rupture de stock, juste le jour de la sortie d'eau.
9 – Finir les zones masquées par le ber
Quand le grutier soulève votre bateau pour le remettre à l'eau, vous allez voir apparaître les zones masquées par les patins. Ce sera le moment de les gratter et de les peindre avec une couche d'antifouling.
10 – Remettre à l'eau
Avant la remise à l'eau vérifiez que le temps de séchage de l'antifouling est bien respecté. Cela garantira son adhérence et sa tenue dans le temps. Le bateau retrouve ensuite son élément. Vérifiez qu'il ne prend pas l'eau par le presse-étoupe, les vannes ou les passe-coques de sonde.
TRUCS ET ASTUCES
- Changez de couleur d'antifouling entre deux couches. Cela vous permettra de visualiser l'usure de ce dernier (surtout s'il s'agit d'un antifouling érodable).
- Forcez sur la dose d'antifouling au niveau de la flottaison. C'est la zone qui se salit le plus car elle est plus exposée à la lumière. N'hésitez pas à appliquer une couche supplémentaire d'antifouling à cet endroit.
- Ne vous dites pas que le fait de laisser votre bateau au port garantit une coque propre. Au contraire, plus vous naviguez, moins les organismes s'installent. C'est en restant à quai que la coque se salit le plus.
K-Ren
Nous avons tous déjà rêvé d'en finir avec la corvée de carénage fastidieuse, coûteuse et polluante...pour autant la protection de la coque de nos bateaux est indispensable.L'équipe K-Ren a mis au point une solution innovante pour protéger votre coque sans avoir à sortir le bateau de l'eau.