Pen Duick II, un voilier conçu pour la Transat anglaise
Pen Duick II a été dessiné par l'architecte Gilles Costantini pour la Transat anglaise de 1964, selon les désirs d'Eric Tabarly. Alors qu'à l'époque la tendance est à l'amélioration de bateaux existants pour gagner quelques dixièmes de nœuds, Tabarly décide de construire un bateau pour une course spécifique. Le voilier dont la coque mesure 13,60 mètres, est légère puisqu'elle ne pèse que 6,5 tonnes. La voilure est fractionnée pour pouvoir être manœuvrée en solitaire. C'est la première fois qu'un navigateur fera construire un bateau pour participer à une course et qu'un navire de cette taille sera mené en course par un seul homme.
En 1962, Tabarly décidé de participer à la prochaine Transat anglaise qui aura lieu en 1964, et de construire un bateau exprès. Alors qu'il s'entraine sur le Margilic V, un Tarann en contreplaqué marine, construit par le chantier Costantini de la Trinité, il se rend compte qu'il peut manœuvrer en solitaire un bateau plus grand. Il décide donc de faire construire Pen Duick II sur le modèle de Margilic V, en version sport, dans les mêmes matériaux, mais plus long et composé de deux mâts. La coque est composée d'un double bouchain à flottaison, afin de réduire la surface mouillée et le pont est équipé d'un dôme en plexiglas, ancien astrodome d'hydravion, pour surveiller les voiles de l'intérieur.
Il est le premier navigateur à utiliser son spinnaker en solitaire, preuve de la détermination du marin. Il remporte la Transat anglaise à bord de Pen Duick II en 27 jours et 23 heures, trois jours avant le Britannique Chichester, le tenant du titre de l'édition précédente, malgré quelques déconvenues qui l'empêche de naviguer plus rapidement.
Grâce à la victoire d'Eric Tabarly, le monde de la plaisance s'ouvre à la France.
Un voilier modifié pour s'adapter aux courses
Après son arrivée à Newport, Tabarly convoie par cargo Pen Duick II vers l'Europe pour participer aux dernières courses de la saison du RORC afin analyser le comportement de son bateau lors d'une jauge, mais aussi de concourir en équipage. Il en profitera par la suite pour réaliser des modifications, un nouveau gréement goélette en 1965 puis de nouveau avec wishbone en 1966 pour la course des Bermudes. La coque sera également modifiée pour s'adapter à la jauge CCA en vigueur aux USA et délester de sa partie arrière.
Le numéro 14 restauré grâce à l'association "Restaurons le Pen Duick II"
En 1966, Pen Duick II est vendu à l'École Nationale de Voile de Quiberon, il n'est plus utilisé. C'est en 1993 qu'il subit des réparations au chantier Pichavant de Pont Labbé. En 1994, l'association "Restaurons le Pen Duick II" voit le jour afin de rendre hommage à la victoire de 1964 en partenariat avec de nombreux souscripteurs dont l'état français, la région Bretagne, le conseil général du Morbihan, la FFV et la Marine Nationale. Après sa restauration, il est exposé lors du Salon Nautique de Paris et en 1995, il est remis à l'eau.
Aujourd'hui, Pen Duick appartient à l'École Nationale de Voile de Beg Rohu, à Quiberon et forme les jeunes au Brevet d'État ainsi qu'à leur futur métier d'Éducateur sportif. De mai à septembre, des stages payants sont organisés pour apprendre au grand public les bases de la navigation.
On a d'ailleurs pu l'admirer lors du Tour de Belle-Île en mai 2014.
Longueur hors tout | 13,60 m |
Longueur à la flottaison | 10 m |
Déplacement | 6,5 t |
Largeur | 3,40 m |
Tirant d'eau | 2,20 m |
Gréement | Ketch pour la transat |
Surface de voilure au près | 60 m2 |
Année de construction | 1964 |
Matériau | Contreplaqué |