29 novembre, un nouveau record au passage du Cap de Bonne Espérance
Ce 29 novembre a été marqué par le passage du premier des caps du parcours, celui de Bonne-Espérance. Charlie Dalin, skipper de MACIF Santé Prévoyance, l'a franchi en tête, établissant un nouveau temps record pour la traversée entre l'équateur et ce cap, avec seulement 7 jours, 18 heures et 39 minutes. Il améliore le temps d'Alex Thomson lors de l'édition 2016 de 21 heures et 17 minutes. Cette performance souligne la rapidité et l'efficacité de sa navigation dans l'Atlantique Sud. Les quatre premiers marins, du leader à Sébastien Simon (Groupe Dubreuil), en passant par Thomas Ruyant (Vulnerable) et Yoann Richomme (Paprec Arkea) se tiennent en seulement 35 milles ! Incroyable à ce stade de l'aventure ! Il y a 4 ans, si Charlie Dalin avait franchi le Cap de Bonne Espérance en premier, il distançait son poursuivant de 300 milles... Les marins ont été tellement vite sur cette portion qu'ils en ont même perdu le rapport au temps...
L'anticyclone de Sainte-Hélène a joué un rôle déterminant, obligeant les skippers à ajuster leurs trajectoires pour éviter les zones de calmes et optimiser leur progression. Cette situation a entraîné de multiples empannages et des choix tactiques cruciaux pour maintenir la vitesse et la position dans le peloton de tête. Samantha Davies (Initiatives-Cœur), en 10ᵉ position a habilement couper à travers les transitions météorologiques, évitant les zones sans vent et maintenant une vitesse compétitive. Isabelle Joschke (MACSF), 19ᵉ, a opté pour une route plus au sud-est, anticipant les évolutions météorologiques pour se repositionner favorablement.
30 novembre, un changement de leadership au sein de la flotte
Le 30 novembre 2024, les skippers du Vendée Globe ont entamé leur progression dans l'océan Indien, marquant une nouvelle phase de la course caractérisée par des changements de leadership et des stratégies de navigation complexes.
Charlie Dalin, à bord de MACIF Santé Prévoyance, a été le premier à franchir la longitude du cap des Aiguilles à 23h30, signifiant son entrée dans l'océan Indien. Ce passage est crucial, marquant la transition entre l'Atlantique et l'Indien.
Peu après ce franchissement, le leader de la flotte a été rattrapé par ses concurrents directs. Yoann Richomme (Paprec Arkea) et Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) ont réduit l'écart, naviguant si proches l'un de l'autre qu'ils apparaissaient presque comme un seul point sur la cartographie. Cette proximité a permis à Yoann Richomme de prendre la tête de la course, mettant fin aux huit jours consécutifs de leadership de Charlie Dalin.
Les skippers ont bénéficié de conditions favorables, leur permettant de maintenir des vitesses élevées en bordure de la Zone d'Exclusion Antarctique (ZEA). Cette situation a conduit à une navigation intense, rappelant les régates en Figaro, avec des écarts minimes entre les concurrents.
Jean Le Cam (Tout Commence en Finistère – Armor-lux) a souligné la compétition serrée au sein de son groupe, comparant la situation à une cohabitation de voisins de palier. Il a notamment mentionné un épisode où Giancarlo Pedote l'a dépassé de trois milles, illustrant la dynamique compétitive et les interactions fréquentes entre les skippers.
1er décembre, une transition vers les conditions dures des mers australes
Le 1ᵉʳ décembre 2024, les skippers du Vendée Globe ont amorcé une transition significative vers les conditions rigoureuses des mers australes, marquant un tournant dans la course.
Les navigateurs se préparent à l'arrivée imminente d'un train de dépressions prévu pour le milieu de la semaine, annonçant des conditions météorologiques plus sévères. Cette anticipation nécessite des ajustements stratégiques, notamment le choix de passer au nord ou au sud des îles Marion et Prince Edward, afin de gérer au mieux ces systèmes dépressionnaires.
La flotte, s'étendant sur près de 4 000 milles nautiques, a connu une accélération notable, avec des vitesses élevées enregistrées. Les skippers ont également ressenti un changement d'atmosphère, troquant les tenues légères pour des équipements adaptés au froid, en prévision des conditions plus rudes des mers du Sud. Fabrice Amedeo (Nexans – Wewise) a exprimé une certaine appréhension mêlée d'excitation à l'idée d'affronter les mers du Sud, soulignant la nécessité d'aborder ces régions avec humilité.
2 décembre, 9 skippers dans l'océan Indien
Le 2 décembre 2024, les skippers du Vendée Globe ont poursuivi leur avancée dans l'océan Indien, marquée par des conditions météorologiques changeantes et des stratégies de navigation complexes.
Les marins ont bénéficié de conditions relativement clémentes, avec des vents modérés et des températures agréables. Cependant, une dépression significative est attendue d'ici mercredi ou jeudi, promettant des conditions plus exigeantes et une navigation plus technique. Les skippers doivent donc anticiper ces changements et adapter leurs stratégies en conséquence.
En tête de course, les neuf premiers concurrents maintiennent un rythme soutenu, se livrant à une véritable régate océanique. Des duels se dessinent, comme celui entre Romain Attanasio (Fortinet-Best Western, 15ᵉ) et Benjamin Dutreux (Guyot-Environnement, 14ᵉ), qui ajustent leurs trajectoires pour optimiser leur positionnement.
À l'arrière de la flotte, des skippers comme Jean Le Cam (Tout commence en Finistère – Armor-Lux, 20ᵉ) profitent de la pression accrue pour réduire l'écart avec leurs prédécesseurs, notamment Isabelle Joschke (MACSF, 19ᵉ), sur laquelle ils avaient jusqu'à 400 milles de retard. Cette remontée témoigne de la compétitivité et de la détermination des marins, même en queue de peloton.
Ces dernières 48 heures ont été mouvementées pour Eric Bellion, confronté à des soucis techniques sur son IMOCA Stand As One - Altavia. Aux portes de l'océan Indien, ses safrans bâbord et tribord se sont tour à tour relevés, provoquant des départs au tas spectaculaires dans des conditions nocturnes difficiles, avec 25 nœuds de vent.
Après 8 heures d'efforts pour reconstruire un système de descente de safran fiable, le skipper a retrouvé confiance malgré l'usure mentale et physique. Cet épisode, qu'il décrit comme "une perte de contrôle totale, comme un volant qui s'arrache sur l'autoroute", a été une épreuve d'endurance et de résilience.
Reprenant sa progression vers le cap de Bonne-Espérance, Eric Bellion se dit à nouveau confiant et prêt à affronter les défis du Grand Sud, déterminé à recoller au peloton devant lui.