Le voilier Charal II, une carène plus étroite et un design de safrans surprenant pour Jérémie Beyou

© Eloi Stichelbaut - polaRYSE

Charal II, le nouvel IMOCA de Jérémie Beyou, incarne une avancée significative en matière de design et de performance. Conçu par Sam Manuard et mis à l'eau en juillet 2022, ce monocoque se distingue par des choix architecturaux audacieux et une préparation minutieuse en vue du Vendée Globe 2024.

Des choix architecturaux radicaux et différenciants

Après le succès de Charal I, Jérémie Beyou et son équipe - dont Franck Cammas et Bertrand Pacé - ont collaboré avec l'architecte Sam Manuard pour concevoir Charal II. Ce nouvel IMOCA présente une carène plus étroite que ses prédécesseurs - la plus étroite de la flotte des IMOCA - avec une étrave arrondie de type scow, permettant une meilleure stabilité et une réduction des risques d'enfournement. Le centre de gravité a été reculé, optimisant ainsi la répartition des masses pour une performance accrue. Les foils en V, plus profonds que ceux de Charal I, offrent une portance améliorée, favorisant des vitesses élevées même dans des conditions de mer difficiles.

Une des caractéristiques importantes de la conception de cet IMOCA est ce choix de design unique des safrans, dans une position en "V" inversé et très profonds (3,20 m). Ils permettent de mieux stabiliser le vol avec un angle de gite réduit pour garder toute l'efficacité.

L'étrave scow de Charal II ©  Eloi Stichelbaut - polaRYSE
L'étrave scow de Charal II © Eloi Stichelbaut - polaRYSE

Un IMOCA plus marin pour la course au large

La construction de Charal II a mobilisé une équipe d'une quinzaine d'ingénieurs et plus d'une centaine de spécialistes, totalisant environ 35 000 heures de conception et 40 000 heures de construction. Le pont, quasi flush-deck, et le rouf minimaliste ont été conçus pour optimiser l'aérodynamisme. On notera aussi la protection sous la bôme qui lèche le rouf, pour réduire la trainé de la grand-voile. Le redan marqué contribue également à la performance globale du bateau. Ces choix techniques visent à offrir un IMOCA plus marin, plus rapide et plus agile, répondant aux exigences des courses au large. En revanche, le bateau reste très minimaliste en terme de confort pour le skipper. Dans le cockpit à l'espace très réduit, le marin n'a aucun siège prévu pour faire la veille...

Un cockpit bien protégé © Eloi Stichelbaut - polaRYSE
Un cockpit bien protégé © Eloi Stichelbaut - polaRYSE

Des évolutions et une phase de finalisation pour le Vendée Globe 2024

Depuis sa mise à l'eau en juillet 2022, Charal II a participé à plusieurs courses majeures, permettant à l'équipe de valider les choix techniques et d'apporter des améliorations continues. Les retours d'expérience ont conduit à des ajustements sur les foils et le gréement, ainsi qu'à des optimisations de l'électronique de bord. Ces évolutions visent à maximiser la fiabilité et la performance de Charal II en vue du Vendée Globe 2024.

Pendant le chantier d'hiver 2023, l'IMOCA a subit un important chanter consistant à optimiser la masse du bateau et son équilibre général et de gagner du poids notamment dans le bulbe et les ballasts. L'optimisation a aussi concerné l'aérodynamique ainsi que l'ergonomie et le confort.

Un plan de pont flush pour l'IMOCA Charal © Marin Le Roux / Polaryse
Un plan de pont flush pour l'IMOCA Charal © Marin Le Roux / Polaryse

Des résultats notables sur les courses d'avant tour du monde

Charal II a rapidement démontré son potentiel en compétition. Dès sa première transatlantique en solitaire, Jérémie Beyou a décroché une troisième place sur la Route du Rhum 2022, devenant ainsi le premier IMOCA de dernière génération à franchir la ligne d'arrivée. Cette performance a été suivie d'une quatrième place à la Transat Jacques Vabre 2023 et d'une deuxième place au Retour à La Base la même année. Ces résultats témoignent de la compétitivité de Charal II et de la préparation rigoureuse de son skipper et de son équipe.

Un cockpit fermé pour plus de protection © Marin Le Roux / Polaryse
Un cockpit fermé pour plus de protection © Marin Le Roux / Polaryse
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Publié sur Yacht-Club.com

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