Conception et choix architecturaux
En 2022, Yoann Richomme et ses partenaires, Paprec et Arkéa, ont initié la construction d'un nouvel IMOCA, confiée aux architectes Antoine Koch et le groupe Finot-Conq. Ils se sont greffés sur le projet de Thomas Ruyant alors en gestation. Leur objectif était de créer un bateau marin, capable de naviguer efficacement dans des conditions de mer difficiles, tout en minimisant les risques d'enfournement. Contrairement aux designs scow précédents, l'IMOCA Paprec Arkéa présente une étrave pointue et relevée, permettant de fendre les vagues et de réduire l'eau embarquée sur le pont. Le pont, fortement courbé, facilite l'évacuation rapide de l'eau, améliorant ainsi la sécurité et la performance.
"On a préféré retourner à ce type d'étrave pointue, très haute et dégagée de l'eau. Le pont est très rond pour évacuer l'eau rapidement sur les côtés. La génération précédente avait des ponts très creux, appelés aile de mouette, mais qui avaient le défaut d'embarquer beaucoup d'eau. Notre pont est très courbé pour évacuer l'eau très rapidement. Tout est absolument invisible, il n'y a pas un bout qui traîne sur le pont pour travailler l'aérodynamisme et l'hydrodynamisme. La goulotte centrale amène toutes les manœuvres à l'avant. Deux gros cale-pieds servent d'appuis solides pour aller à l'avant du bateau si besoin, même si aujourd'hui on ne peut plus aller à l'avant une fois lancé. À chaque fois que l'on doit manœuvrer ces bateaux-là, on est obligé de les arrêter au vent arrière pour avoir une vitesse inférieure à 10 noeuds probablement, sinon c'est impossible de tenir à l'avant de ces bateaux" nous avait expliqué Yoann Richomme à la mise à l'eau de son bateau en février 2023.
Construction et innovations techniques
La construction de l'IMOCA Paprec Arkéa a débuté début 2022 chez Multiplast à Vannes, avec une mise à l'eau en février 2023. Une attention particulière a été portée à l'ergonomie du cockpit, positionné au centre du bateau et entièrement fermé, offrant au skipper une visibilité optimale sur les voiles, le ciel et la mer, tout en le protégeant des éléments. Cette configuration permet à Yoann Richomme de réaliser la majorité des manœuvres sans quitter le cockpit, améliorant ainsi la sécurité et l'efficacité lors des navigations en solitaire.
"On est parti du constat que les bateaux précédents se sont vus rajoutés des casquettes de roof pour s'abriter de l'eau. On a fermé ces casquettes et on s'est retrouvé emprisonné, à ne rien voir vers l'avant et à faire de la veille à l'intérieur du bateau, dans une boîte noire, dans laquelle on ne voit rien, alors qu'on y passe 90 % de notre temps. On a essayé d'inverser le système, et de faire en sorte d'être dans un endroit lumineux avec de la vision pour voir les voiles, le ciel, la mer et les foils. Derrière les vitres latérales, il y a le poste de veille. On est assis à cet endroit avec une vision sur les ordinateurs, les réglages des foils et sur l'extérieur. On espère aussi que ça nous amènera de la performance grâce à cette ergonomie très fonctionnelle. L'idée est de très peu se déplacer pour faire le moindre réglage sur le bateau. Et de clairement ne pas mettre un ciré" nous détaillait encore le marin.
Évolution et fiabilisation pour le Vendée Globe
Après sa mise à l'eau, l'IMOCA Paprec Arkéa a subi plusieurs phases de tests et d'optimisations. Une nouvelle paire de foils a été développée spécifiquement pour le Vendée Globe 2024, avec un processus d'analyse et de construction s'étalant sur plusieurs mois. Ces foils, plus grands, permettent un décollage plus précoce et une meilleure gestion de la puissance, éléments cruciaux pour les performances en course. Des chantiers estivaux ont également été réalisés pour peaufiner chaque détail technique, assurant une fiabilité maximale lors du tour du monde en solitaire.
Performances et résultats notables
Dès sa première saison, l'IMOCA Paprec Arkéa a démontré son potentiel en participant à toutes les courses du circuit. Notamment, le binôme skipper/bateau a remporté la course Retour à La Base en 2023, une course retour en solitaire de la Transat Jacques Vabre, et a terminé deuxième de la Transat Jacques Vabre la même année. Ces performances positionnent le skipper et son bateau parmi les favoris pour le Vendée Globe 2024.