Un premier abandon sur le tour du monde
Après 5 jours de course, Maxime Sorel, le skipper de V and B - Monbana - Mayenne a pris la décision d'abandonner la course, en concertation avec son équipe technique. La seconde nuit tempétueuse a entraîné des avaries de hook et de grand-voile, mais surtout, le marin s'est blessé à la cheville. Sa situation physique l'empêchant de réparer, il a décidé de renoncer. Il se concentre désormais sur l'avenir, le Vendée Globe 2028 et a confié au lendemain de son abandon souffrir d'une rupture partielle du ligament externe.
Trois options différentes pour rejoindre le pot au noir et des leaders changeants
Le reste de la course a plus des airs de Figaro puisque les concurrents doivent composer avec une météo capricieuse, mais surtout des zones de molle importante. À peine une semaine après le départ et 1 600 milles parcourus, le tiers de la flotte se tenait dans un rayon de 150 milles. À souligner l'incroyable performance de Justine Mettraux (Teamwork - Team Snef) qui en a profité pour rejoindre les leaders et passer à la 4e position, taquinant les Dalin, Beyou, Goodchild... Ainsi, la flotte s'est scindée en trois groupes. Jean Le Cam (Tout commence en Finistère – Armor-lux), à la manière de Nicolas Lunven au passage du DST, a pris une option différente du reste de la flotte. Suivi par Conrad Colman (MS Amlin), il a décidé de se rapprocher des Canaries ce qui lui a permis de prendre la tête de la flotte pendant un temps. Conrad lui doit rejoindre l'archipel espagnol pour effectuer quelques réparations.
Si le Roi Jean a pu gagner vers le sud plus rapidement, des conditions plus légères l'ont obligé à refaire une route plus ouest.
Parmi ceux qui ont fait le choix du milieu, Giancarlo Pedote (Prysmian), s'est vu lui aussi prendre les rênes, une première pour un skipper italien, talonné par Sebastien Simon (Groupe Dubreuil). Les autres, le paquet de tête, ont fait le choix de pousser à l'ouest. À commencer par Thomas Ruyant (Vulnérable) qui était le plus décalé et qui avait pu recommencer à retrouver du vent. Le nordiste pouvait compter avec ses plus sérieux rivaux que sont Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance), Yoann Richomme (Paprec Arkea) ou encore Jérémie Beyou (Charal). Ce resserrement de la flotte profite à la queue de peloton, à l'image de Jingkun Xu (Singchain Team Haikou) qui a pu profiter de bonnes conditions.
Ces conditions changeantes ont ainsi vu un nouveau leader en tête du classement. Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) a choisi une route centrale et progressait à 14,6 nœuds samedi 16 novembre. Pourtant, le groupe de l'ouest a rapidement retrouvé de meilleures conditions, et Sam Goodchild (Vulnérable) a su en profiter. Il commande la flotte depuis le 17 après-midi, suivi par Thomas Ruyant (Vulnérable) et Nicolas Lunven (Holcim-PRB), le tout sous l'embuscade de Seb Simon (Groupe Dubreuil).
On continue à réparer...
Louis Burton (Bureau Vallée) a constaté des fissures sur le pont de son IMOCA après qu'il eut entendu un gros bruit. Szabolcs Weöres (New Europe) a enfin rejoint les Canaries pour réparer sa grand-voile, amarré à une bouée au large de Las Palmas. Parmi les autres réparations, Fabrice Amedeo (Nexans – Wewise) a réparé son support de vérin de pilote et Damien Seguin (Groupe Apicil) a rattrapé toute sa "job list".
15 marins en moins de 120 milles
Tous composent comme ils peuvent pour gérer ces différences de pression, avant de gagner le fameux pot au noir dans la journée de mercredi. Jean Le Cam (Tout Commence en Finistère – Armor-lux) et Conrad Colman (AS Amlin) ont accéléré ce 18 novembre et vont passer à l'est du cap Vert avant de devoir se recaler dans l'ouest. Au pointage de 15 heures, 15 marins se tenaient en moins de 120 milles, et nombreux sont les croisements.