Communication : qui va gagner le Vendée Globe de la com' 2024 ?

Couronnement du roi Jean qui a remporté tous les suffrages après sa course et le sauvetage de Kevin Escoffier © Olivier Blanchet / Alea

Drôle d'épreuve que celle du Vendée Globe, qui célèbre parfois moins les gagnants que ceux qui cassent et réparent, ceux qui sauvent les naufragés, ou celles qui tiennent la dragée haute au “sexe fort” dans un des seuls sports mixtes qui existent.

Yves Parlier, vainqueur de coeur du Vendée Globe 2000 

Quand on tape "Vendée Globe 2000" dans la barre de recherche Google, la suggestion de requête propose d'abord Yves Parlier, puis Ellen Macarthur, et enfin Michel Desjoyeaux. Pourtant c'est ce dernier qui est arrivé premier de la course. Il a gagné l'épreuve, mais sa victoire n'a pas fait couler autant d'encre que le démâtage, remâtage et la fin de course miraculeuse d'Yves Parlier, ou que la seconde place d'Ellen Macarthur, qui devient à son arrivée, la femme la plus rapide à la voile autour du monde et la première et seule femme jusqu'à ce jour, à monter sur le podium d'un Vendée Globe.

Pourquoi ces histoires marquent-elles plus nos esprits que les victoires ? 

"La sérotonine et la dopamine sécrétées lors d'une émotion forte jouent un rôle fondamental de médiation entre les neurones. Elles permettent donc de renforcer les connexions et d'imprimer de manière plus profonde les souvenirs", peut-on lire dans le livre "Révélez les super pouvoirs de votre mémoire" écrit par Yoann Allardin et Valentin Michel. Ce sont donc les émotions que nous ressentons lors d'un événement, qui impriment plus ou moins durablement un souvenir dans notre mémoire. Ainsi nous nous rappelons tous où nous étions quand Jean Le Cam a sauvé des eaux Escoffier en 2020 mais nos souvenirs ne situent pas aussi bien l'arrivée du vainqueur de cette édition. Les émotions fortes que nous avons vécues avec ce naufrage, alimentées par la communication intense autour de cet évènement, ont marqué à jamais notre esprit. Alors on comprend que pour capter l'attention du public, il faut l'émouvoir. Et pour l'émouvoir, il faut communiquer.

Pas besoin d'en faire des caisses, il faut rester soi-même

De frugale, la communication autour du Vendée Globe est devenue presque trop abondante. Le public de l'édition 2020 se souviendra du studio d'enregistrement embarqué d'Alex Thomson qui avait truffé le pont, le mât et la coque de son bateau, de caméras qu'il contrôlait depuis sa montre. Ce qui contrastait étrangement avec la seule gopro de Jean Le Cam, dont Jean contrôlait l'objectif à la voix, avec un "clac clac clac" impérieux qui ponctuait ses vidéos. Jean se moquait d'ailleurs allègrement de la technologie de Thomson qu'il appelait "Dark Vador" pendant que Thomson, très élégant de son côté, s'extasiait des performances de Jean : "Absolutely brilliant ! Jean is brilliant !" répétait-il en essayant de le rattraper. Deux générations, deux styles de communication, et dans ce domaine, c'est bien le roi Jean qui a remporté la victoire en 2020, et ce, même avant le sauvetage d'Escoffier, qui l'a installé sur un trône qui lui était déjà promis depuis le départ : tout le monde voulait voir le cinquième Vendée Globe du "vieux con", qui mort de rire sur son vieil Hubert, laissait dans son tableau arrière des jeunes coqs à la barre de bateaux rutilants.

Cet exemple nous montre que peu importe la qualité et la quantité du matériel embarqué, c'est la manière dont les skipper et les skippeuses racontent les histoires qui fera la différence. Et plus ils sont sincères et authentiques, plus ça paye.

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