J+4 Vendée Globe 2024, où en sont les coureurs ? Les favoris aux premières places

© Olivier Blanchet / Alea

La rédaction de Bateaux.com vous propose un compte-rendu au plus près de l'actualité du Vendée Globe 2024. Voici une analyse des premiers jours de course : premiers avaries et coups de fatigue, décision stratégique imparable, et un groupe de tête qui ne cesse de rivaliser pour la première place.

Un bon départ pour presque toute la flotte pour un peu de répit

Le départ du Vendée Globe 2024 a été donné précisément le dimanche 10 novembre à 13h02. Les conditions étaient particulièrement calmes, avec environ 4 noeuds de vent, une mer plate et une flotte longuement engluée lors de sa progression. Si Benjamin Ferré (Duo for a Job) a franchi la ligne en premier, Conrad Colman (MS Amlin) a du retarder son départ. Un bout était pris dans son hélice et c'est finalement à 14h17 qu'il a pu à son tour franchir la ligne.

Cette première nuit clémente a permis de solutionner les soucis rencontrés par certains. Boris Herrmann (Malizia-Seaexplorer) a fait face à un problème de vérin de quille, Conrad Colman (MS Amlin) a eu un black-out électronique. Maxime Sorel (V and B - Monbana – Mayenne) a quant à lui dû poser un patch sur son grand gennaker qui s'était déchiré.

La pause goûter pour Arnaud Boissière sur la Mie Calîne © Arnaud Boissières
La pause goûter pour Arnaud Boissière sur la Mie Calîne © Arnaud Boissières

Une seconde nuit éprouvante pour les bateaux et les marins

Chose promise, chose due pour cette seconde nuit de course. Le passage du Cap Finisterre a été particulièrement éprouvant pour l'ensemble des concurrents. Les corps des marins comme les bateaux ont été mis à rude épreuve dans 30 noeuds de vent en moyenne et des rafales à 40 noeuds et une mer démontée. Thomas Ruyant (Vulnerable) doit gérer une voie d'eau à l'avant de son bateau et pompe régulièrement l'eau (une demi heure toutes les 2 heures), mais maîtrise pour l'instant la situation. Le skipper chinois Jingkun Xu (Singchain Team Haikou) s'est blessé à la cheville et souffre énormément. C'est également le cas de Maxime Sorel (V and B - Monbana Mayenne) qui s'est blessé en voulant réduire sa grand-voile.

Jingkun Xu toujours debout et tout sourire sur Singchain Team Haikou malgré sa blessure © Jingkun Xu
Jingkun Xu toujours debout et tout sourire sur Singchain Team Haikou malgré sa blessure © Jingkun Xu

Des premiers choix stratégiques

Cette première nuit était aussi l'occasion de faire les premiers choix à l'approche du DST : passer à l'intérieur ou à l'extérieur. Les leaders, menés par Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance) ont fait le premier choix, quand un tiers de la flotte à choisi le second, à l'image de Nicolas Lunven (Holcim PRB), le plus décalé dans l'ouest, ou de Violette Dorange (DeVenir) et Tanguy Le Turquais (Lazare). Le skipper d'Holcim-PRB a pris cette décision dans l'espoir d'une course plus simple, mais aussi pour réparer son palonnier de safran, légèrement arraché par un bout. Une situation qui lui a pris un peu de temps.

Yoann Richomme © Yoann Richomme
Yoann Richomme © Yoann Richomme

Les premières "emmerdes" à régler

Les soucis continuent de s'enchaîner, mais comme l'a dit le professeur Desjoyeaux, "le Vendée Globe, c'est une emmerde par jour". Guirec Soudée (freelance.com) s'est retrouvé avec un spi dans l'eau, quant à Denis Van Weynberg (D'Ieteren Group), il a rencontré des soucis de lazy jacks. Clarisse Crémer a perdu son grand gennaker au large des côtes portugaises, un sacré désavantage pour les navigations dans les petits airs, et Maxime Sorel a finalement décidé de faire route vers Madère pour réparer son hook de grand-voile. Enfin, Szabolcs Weöres (New Europe) a fortement endommagé sa grand-voile et sa voile d'avant.

La banane pour Samantha Davies ! © Sam Davies
La banane pour Samantha Davies ! © Sam Davies

Le coup de poker de Nicolas Lunven sur Holcim PRB

Si certains font avec leurs malheurs, d'autres payent leur option stratégique. Nicolas Lunven a ainsi battu le record des 24 h en solitaire en monocoque en parcourant 546,60 milles et se payant le culot de rejoindre le groupe de tête alors qu'il avait cumulé pas mal de retard.

Vue sur l'horizon depuis l'IMOCA d'Eric Bellion © Eric Bellion
Vue sur l'horizon depuis l'IMOCA d'Eric Bellion © Eric Bellion

Un groupe de guerriers avec une soif de victoire en tête de flotte

En quelques heures, le classement a rapidement bougé puisque Sam Goodchild (Vulnérable) a remplacé Charlie Dalin en tête de course, et s'est ensuite fait dépasser par Yoann Richomme (Paprec Arkea), les trois marins naviguant désormais au coude-à-coude.

La flotte a désormais passé Madère et les températures s'adoucissent. Il a fallu négocier avec des zones sans vent qui ont rebattu les cartes dans le groupe des leaders, qui n'arrête pas de changer. Yoann Richomme s'est fait dépasser par Nicolas Lunven, Charlie Dalin est en 6e position à 45 milles du premier ce 14 novembre. Sam Goodchild a également été rétrogradé à la 5e place après être resté arrêté 25 minutes dans un nuage de pluie, avant de reprendre la 3e place du classement. Tandis que Thomas Ruyant compose toujours avec sa voie d'eau.

Plus d'articles sur le thème
Réagir à cet article
Ajouter un commentaire...