Foussier, un IMOCA à dérives allégé et fiabilisé pour le premier Vendée Globe de Sebastien Marsset

Fabriqué en 2006 chez JMV à Cherbourg, cet IMOCA a été conçu à l'origine pour Jeremy Beyou. Après deux Vendée Globe où il termine classé, il a été repris par Sébastien Marsset, qui va courir son premier tour du monde à son bord.

Une longue période de mise au point

Après Jean-Pierre Dick en 2004, Jeremy Beyou a été le premier des six skippers à solliciter Bruce Farr pour un 60 pieds destiné au Vendée Globe 2008. Ce plan est plus étroit que les modèles Finot-Conq, mais plus large que ceux des plans Lombard, avec un bouchain marqué qui augmente artificiellement la surface de carène.

Construit chez JMV à Cherbourg, ce 60 pieds a nécessité de nombreux ajustements. Son premier skipper, Jeremy Beyou, n'a cependant pas réussi à tirer le meilleur de ce bateau. Abandons sur la Route du Rhum, démâtage lors de la Barcelona Race et rupture de barre de flèche sur le Vendée Globe 2008 ont marqué ses débuts.

Deux départs avec Louis Burton

Sous les couleurs de Bureau Vallée Louis Burton a repris le bateau et a terminé à la 7e place de la Jacques Vabre 2011 avant de participer au Vendée Globe 2012, où il a pris la tête de la course au départ. Cependant, une collision avec un chalutier au large du Portugal l'a contraint à l'abandon après seulement quatre jours de course.

Louis a ensuite enchaîné avec quelques bons résultats : 5e place de la Jacques Vabre 2013, avec Guillaume Le Brec, 5e de la Route du Rhum 2014 et 9e de la Jacques Vabre 2015, avec Romain Attanasio comme coéquipier.

Le bateau a subi une refonte importante en 2016, avec des améliorations dans la protection du cockpit, le remplacement de la quille, la fiabilisation du bateau, ainsi que des mises à jour des systèmes électriques et électroniques. Fort de cette expérience, Louis Burton a pris le départ du Vendée Globe 2016 en toute confiance et a terminé à la 7e place en 87 jours.

Une belle histoire de solidarité entre marins

 En 2018, Erik Nigon a repris ce bateau avec l'intention de participer au Vendée Globe 2020. Après des résultats mitigés, avec une 27e place à la Jacques Vabre 2019 et une 10e place à la Route du Rhum 2018, Erik n'a pas pu boucler son budget pour le Vendée Globe. De son côté, Clément Giraud a traversé une période difficile : après un incendie sur son IMOCA juste avant la Jacques Vabre 2019, son sponsor principal a mis fin au partenariat.

Malgré ces difficultés, Erik Nigon a proposé de prêter son 60 pieds à Clément, marquant un beau geste de solidarité entre deux marins. Le bateau a été accueilli dans les installations de l'équipe de Yannick Bestaven, où il a été entièrement révisé. Les travaux ont été condensés en raison du temps limité avant le départ du Vendée Globe.

Le plan Farr a subi des ajustements approfondis pour être prêt à affronter le tour du monde : safrans, ballasts, voiles de quille, réduction du bulbe, électricité, circuit hydraulique, gréement, et système d'aspiration d'eau ont été modifiés. Toutefois, faute de temps, Clément n'a pas pu adapter de foils, un ajout qu'il aurait souhaité faire si les délais l'avaient permis.

Malgré ce manque de puissance, Clément réalise une belle trajectoire en terminant à la 21e place.

Un nouveau tour du monde avec Sébastien Marsset

Entre les mains de Sébastien Marsset, ce 60 pieds a subi une cure d'amaigrissement visant à gagner les rares kg superflus de ce bateau qui a déjà été optimisé à de nombreuses reprises. Bien mené, il a terminé à place de la Route du Rhum 2022, une très belle performance pour un des plus vieux bateaux de la flotte IMOCA. S'il aura du mal à rester compétitif dans les phases de transition, sa fiabilité pourra faire la différence pour termine rà un belle place aux Sables d'Olonne.

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