Nexans - Wewise, un IMOCA simplifié à dérives droites pour Fabrice Amedeo

Mise à l'eau en 2007 pour l'anglais Mike Golding, cet IMOCA a déjà plusieurs tours du monde à son actif. Repris en 2023 par Fabrice Amedeo, il a été simplifié et a été délaissé de sa paire de foils au profit de dérives classiques.

Un pur produit anglo-saxon

En 2007, le cabinet Finot Conq perd sa position dominante sur le marché des IMOCA face aux cabinets Farr et Owen Clarke. Ce dernier est choisi par Mike Golding pour concevoir le bateau qu'il utilisera pour son troisième Vendée Globe. Soutenu par Ecover, Mike fait construire un bateau équipé de dérives droites, de deux barres à roue, d'un mât rotatif, d'un petit roof et d'une large carène à redan.

Celui-ci dispose également d'un volet mobile sur le tableau arrière, permettant de régler l'assiette du 60 pieds. Cette plaque verticale en carbone, surnommée « platex » par Merfyn Owen, génère une poussée verticale, soulevant l'étrave et stabilisant la proue dans la vague. Les études de conception ont été réalisées par les équipes de design de Mike et Dee Cafari. Lors de sa première course avec ce bateau, Mike termine 5e de la Route du Rhum 2007 en duo avec Bruno Dubois.

Un IMOCA victime de plusieurs démâtages

Lors du Vendée Globe 2008, Mike Golding fait partie des favoris mais démâte au sud de l'Australie alors qu'il occupe la 2e place. Après réparations et rapatriement par cargo, Ecover III termine 3e de la Transat en double avec Javier Sanso. Par la suite, le bateau est loué à Jean Le Cam et Bruno Garcia pour la Barcelona World Race. Sous les couleurs de Président, ils démâtent au sud du Cap-Vert après un violent choc sous gennaker. Le bateau retourne en chantier pour un important refit : les barres à roue et la platex sont retirées, la barre d'écoute de grand-voile est avancée et le roof modifié. Le mât rotatif est remplacé par un mât classique fixe.

Mike Golding reprend la barre pour la Transat Jacques Vabre 2011, en duo avec Bruno Dubois (9e), puis termine 6e du Vendée Globe 2012-2013, en lutte avec Jean Le Cam. Golding devient ainsi le premier navigateur à avoir terminé trois Vendée Globe, un exploit qui sera réitéré par d'autres par la suite. Le bateau, sous les mains de l'Irlandais Enda O'Coineen, démâte à nouveau lors du Vendée Globe 2016-2017. Enda termine néanmoins son tour du monde à bord d'un autre bateau, ramenant l'IMOCA de Thomas Ruyant aux Sables-d'Olonne.

Un 4e Vendée Globe pour Arnaud Boissières

En 2017, l'équipe d'Arnaud Boissières (surnommé Cali) prend en charge l'IMOCA endommagé. Le bateau, en mauvais état, entre en chantier chez Mer Agitée sous la direction de Michel Desjoyeaux. L'IMOCA subit une révision complète avec d'importantes modifications. Des puits de foils sont ajoutés pour améliorer la performance du bateau. Les profils des foils installés sont similaires à ceux utilisés par Jérémie Beyou lors du Vendée Globe 2016. Plus courts que ceux des générations 2019, ces profils ont pour objectif de soulager la partie avant du bateau. Par ailleurs, la masse est reculée pour faciliter l'efficacité des foils. L'emplanture du mât est déplacée de 1 mètre et un nouveau système de safrans relevables est installé. Le mât est remplacé par un mât-aile avec outriggers. Grâce à ces améliorations, Cali termine 9e de la Route du Rhum et 18e de la Jacques Vabre avec Xavier Macaire.

Cali prend ensuite le départ du Vendée Globe pour la quatrième fois consécutive. Grâce aux enseignements tirés de la Jacques Vabre, Cali et son équipe optimisent les travaux d'hiver effectués aux Sables-d'Olonne. Un important travail est réalisé sur le jeu de voiles pour améliorer les performances dans les phases de transition en Atlantique. Le cockpit est équipé d'une casquette rallongée pour mieux protéger le skipper, et un « toboggan » en composite est installé à l'arrière pour faciliter le matossage des voiles.

Dans cette configuration, le marin des Sables terminera à la 15e place du Vendée Globe 2020.

Un IMOCA assagi pour Fabrice Amedeo

Repris en 2023 par Fabrice Amedeo, tout juste victime d'un naufrage, le 60 pieds a un foil cassé et a besoin d'un gros chantier hivernal. Le skipper décide alors de retirer les foils et de remettre le bateau dans sa configuration d'origine, avec des dérives droites.

Cette solution a pour avantage de limiter le budget alloué au chantier, tout en retrouvant la fiabilité d'un bateau à dérives. Considérablement allégé, il est également bardé de panneaux solaires, et fiabilisé. Avec ce bateau de 2007, Fabrice a pour seule prétention de réaliser une belle boucle autour de la planète, sans aucune velléité de jouer la gagne parmi la flotte à dérives.

  • Longueur           18,28 m
  • Largeur               5,8 m
  • Tirant d'eau       4,50 m
  • Poids    7,9 tonnes
  • Hauteur mât     28,5 m
  • Type mât            Mât-aile
  • Foils      Non
  • Surface voile max.        
  • Près      260 m2
  • Portant 435 m2
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