Depuis quand travaille-tu avec Sam comme boat captain ?
J'ai commencé à travailler avec Sam à l'époque où il était skipper de l'Ocean Fifty Leyton. J'étais déjà son boat captain sur le multicoque.
Le courant est vite bien passé entre nous. Entre skipper et boat captain, ce sont des postes assez liés. L'un doit confiance à l autre et vice versa. On commence maintenant à bien se connaitre, à savoir les petites manies de l'un et de l'autre, notamment des détails qui font gagner beaucoup de temps.
Avant cela, j'ai travaillé avec Boris Herrmann, sur le circuit match race, et avant cela sur la Volvo Ocean Race.
Comment s'est passé la transition entre un Ocean Fifty et un IMOCA ?
Sur le plan technique, l'Ocean Fifty est un bateau fiable en fibre de verre, avec un nombre limité de systèmes embarqués. Notre équipe technique était composée de deux préparateurs à plein temps et un occasionnel.
Je savais que le Vendée Globe était un rêve pour Sam, donc j'étais très content quand il a lancé le projet et m'y a intégré.
L'IMOCA Vulnérable, c'est une autre échelle, qui a un côté très stimulant. Nous sommes six staff à plein temps, avec chacun sa spécialité : rigging, composites, hydraulique, électronique….
Comment s'est passé la prise en main du bateau, qui a terminé à la 6e place de la dernière édition ?
On est parti sur un mode d'emploi hyper complet du bateau, qui avait suivi un processus de mise au point et d'amélioration assez incroyable. De fait, on ne voulait pas révolutionner le bateau. Nous avons imaginé quelques changements, notamment pour améliorer le passage dans la mer, qui était un de ses points faibles.
Mais on est restés concentrés dans la fiabilisation du bateau. On est restés similaires à la version qui a gagné la Route du Rhum avec Thomas.
Sam a eu beaucoup de bonnes idées sur l'ergonomie à bord, donc nous avons rajouté des sièges du cockpit, en complément de système sur l'utilisation au quotidien du bateau.
Quelles ont été les conséquences du démâtage survenu cet été ?
Notre mât datait de 2019. Malheureusement, tu vis toujours avec une épée de Damoclès.
Ça ne fait jamais plaisir, mais les dommages ont finalement été assez limités. Nous n'avions pas encore le jeu de voiles 2024, donc nous n'avons pas été trop pénalisé de ce côté-là.
Nous sommes repartis sur une version 1.5 du mât, qui est renforcée au niveau des points de cadène.
En tant que garant de l'aspect technique de l'IMOCA, quel est ton avis sur le programme chargé que les teams ont du suivre pour garantir une qualification au Vendée Globe ?
Le constat avec le changement du processus de qualification, c'est que la classe IMOCA a forcé tous les bateaux à faire beaucoup de milles. La qualification au nombre de milles a été hyper stressant, pour le skipper comme pour l'équipe technique. Le calendrier était très riche depuis trois ans, mais cela a participé à un excellent niveau de fiabilité de toute la flotte.
Nous arrivons aux Sables avec des bateaux éprouvés, fiables et sur lesquels tout a été testé.