La scoumoune sous les couleurs de PRB
Ce plan Farr a été mis à l'eau en 2006 sous les couleurs de PRB. Sous la houlette de Vincent Riou, il a enchainé un nombre incroyable d'avaries sur ses premières années de course au large : démâtage sur la Route du Rhum et la Barcelona World Race, abandon au milieu de l'Atlantique après une collision avec un container.
Il prend le départ du Vendée Globe 2008 avec le statut de favori. Alors qu'il est en 3e position à l'approche du Horn, Riou se déroute pour venir en aide à Jean Le Cam, qui a chaviré après avoir perdu son bulbe. Mais lors de la manœuvre de récupération, son outrigger est endommagé et le mat s'écroulera au large de la Patagonie dès le lendemain du sauvetage.
Un premier tour du monde réussi avec Arnaud Boissières
Avec le soutien d'Akena Vérandas, Arnaud Boissières récupère le plan Farr et parvient à terminer quelques courses. Tirant probablement moins sur la machine que son prédécesseur, Boissières enchaine Route du Rhum et Transat Jacques Vabre sans avaries majeures, avant de signer une belle 8e place sur l'édition 2012 du Vendée Globe, qui reste à ce jour le meilleur classement du Sablais.
En 2014, il est repris par Tanguy de Lamotte avec le soutien d'Initiatives Cœur. Et l'IMOCA subit un très gros chantier, pendant lequel la coque sera découpée pour recevoir une nouvelle étrave, et tous les aménagements intérieurs seront repris.
Après une belle 5e place sur la Jacques Vabre 2015, en compagnie de Samantha Davies, il prend le départ du dernier Vendée Globe 2016, mais se voit contraint à l'abandon dans la descente de l'Atlantique Sud, suite à la rupture de sa tête de mât.
Après un bref passage entre les mains de Yannick Bestaven, c'est le skipper toulonnais Clément Giraud qui le récupère, en vue de s'aligner au départ du Vendée Globe 2020. Mais hélas, alors qu'il est amarré dans le port du Havre pour prendre le départ de la Jacques Vabre, un violent incendie détruit une partie de l'IMOCA, qui est démâté et stocké sur le terre-plein du chantier V1D2, à Caen.
Un chantier audacieux mais réussi
L'IMOCA, à l'état d'épave, a malgré tout attiré l'attention de Louis Duc, natif de la région et qui connait bien le chantier. Désirant monter un projet Vendée Globe, Louis réunit une équipe de choc pour mener à bien un chantier d'envergure de remise en état, que beaucoup n'auraient pas tenté.
Mais le normand a une vision bien précise de ce projet, et n'en est pas à son coup d'essai. Dès ses 17 ans, il commence à travailler dans le microcosme de la course au large. Plus tard, Louis s'est fait connaitre en développant le Lift 40, un class40 hyper innovant.
Pour le chantier de son IMOCA, Louis a donc appliqué une méthode et une approche qui ont fait leurs preuves sur d'autres projets :
"Le montant du chantier total étant très élevé, nous avons tout étalé sur quatre ans. Malgré les apparences, le bateau n'avait pas autant souffert que ça de l'incendie. Nous avons découpé tout ce qui avait été endommagé, notamment le roof et les aménagements intérieurs."
"Avec le soutien du cabinet Lombard, nous avons fait une V2 du bateau. Je voulais un bateau plus performant au portant. Nous avons reculé les poids, allégé l'ensemble et rajouter de la quête dans le mât. Les ballasts ont été redessinés et optimisés, et les puits de dérive ont été modifiés pour accueillir de nouveaux profils."
Après une Jacques Vabre 2023 co skippé avec Marie Tabarly, il démâte sur le convoyage retour. Il récupère un mât auprès de François Gabart, plus léger, ce qui lui permet d'alléger le bulbe.
A bord de cet IMOCA ultra optimisé pour le parcours du Vendée Globe, Louis espère être aux avants postes de la flotte à dérives, et pourquoi arriver avant certains foilers de première génération.