Alexis, comment s'organisent les équipes pour accueillir une flotte de 40 IMOCA ?
C'est un énorme travail, qui mobilise les équipes une année en amont de l'évènement. Quatorze agents sont mobilisés pour l'occasion. Le staf est constitué à la fois de personnel technique et administratif. Leur expérience est un atout dans la gestion de ce projet. Certains collaborateurs ont un certain nombre de Vendée Globe dans leur passif, ce qui est un atout indéniable. En ce qui me concerne, c'est mon premier Vendée Globe, puisque j'étais auparavant en poste au port de Douarnenez. C'est d'ailleurs un port dans lequel nous avons souvent accueilli des courses de Mini. Il n'y a pas si longtemps que ça, j'aidais Violette Dorange à amarrer son Mini à Douarnenez. Aujourd'hui, c'est en IMOCA qu'elle vient nous rendre visite. L'évolution est incroyable.
Comment libérer autant de places sur une si longue période ?
C'est un jeu de chaises musicales. Voilà maintenant deux ans que nous avons suspendu les attributions de places pour avoir un maximum d'emplacements disponibles. Le bassin dans lequel sont amarrés les IMOCA a une capacité de 1300 places. Or, pour accueillir toute la flotte du Vendée Globe, en ajoutant les bateaux des équipes techniques, des partenaires et de l'organisation, nous devons libérer pas moins de 300 places. Enfin, nous refusons également toutes les escales en passager depuis le 15 septembre, et jusqu'au 15 novembre.
Nous avons démonté plusieurs pontons, et installé des écarteurs pour amarrer les IMOCA cul à quai.
Comment gérer et prioriser toutes ces sollicitations ?
Le plus compliqué à gérer est la multitude de demandes des différents partenaires. Nous devons faire cohabiter différents projets, qui prennent parfois un peu de place, mais qui se doivent d'être au côté des IMOCA. Je pense notamment au catamaran d'Yves Parlier, qui est propulsé par une aile de kite, ou encore le bateau de suivi de Michel Desjoyeaux, qui est également un catamaran de 60 pieds.
Des associations locales nous sollicitent également pour bénéficier de la visibilité exceptionnelle amenée par l'évènement. Il faut alors faire des choix et il est parfois difficile d'arbitrer.
Les bateaux de partenaires et d'assistance sont tous réunis dans le même bassin ?
Presque. Nous sollicitons un peu le port de commerce, mais ils ont également des disponibilités limitées.
Entre les nombreux professionnels du port, et les plaisanciers, comment parvenez-vous à les faire libérer des places pendant un mois ?
Nous avons la chance d'avoir des acteurs locaux et des plaisanciers compréhensifs. À chaque édition, les concessionnaires jouent le jeu et libèrent de la place sur le terre-plein.
En ce qui concerne les plaisanciers, nous devons les inciter à libérer leur place durant un mois. Pour cela, nous leur proposons une remise sur leur cotisation annuelle, avec une réduction d'un douzième sur leur facture.
Une majorité d'entre eux en profite pour mettre à terre et réaliser des travaux de carénage et d'hivernage. L'échange est également gagnant pour les professionnels du nautisme, puisque cela leur apporte de nombreux chantiers.
Est-ce que l'opération reste rentable pour votre structure ?
En tant qu'exploitant portuaire, toutes ces mesures n'améliorent pas notre rentabilité. Mais l'impact sur le reste de l'économie sablaise dans sa globalité est incroyable.
Pour cette édition, le bassin a subi des travaux pour accueillir 40 IMOCA. Est-ce que ce chiffre est amené à évoluer ?
Nous avons effectivement mené un chantier d'un million d'euros pour assurer des opérations de déroctage pour accueillir ces bateaux avec 4,50 m de tirant d'eau. Nous avons également dragué le chenal. Techniquement, le bassin est évolutif et pourrait accueillir quelques IMOCA supplémentaires.