Ne jamais dire non à sa fille
Dans un sens, l'histoire de Tiwal est liée à une petite querelle familiale. Depuis son enfance, Marion Excoffon navigue sur le First 30 familial, basé en Bretagne. Mais lorsque Marion, majeure et vaccinée, demande à son père de lui prêter le voilier, ce dernier refuse.
Diplômée en école de Design, ce caractère bien trempé décide alors de concevoir alors son propre bateau en réaction au refus paternel, comme nous le décrit Emmanuel :
"Elle a fabriqué son premier prototype avec le soutien du designer Antoine Fritsch, qui lui a prodigué des conseils pour développer le premier modèle. Elle s'oriente rapidement vers une unité entièrement gonflable, qui était une première mondiale."
Pour l'anecdote, elle a convoqué son père sur une base nautique pour lui présenter la première version navigable. Mais ce n'était pas un produit industriel. Il y a un monde entre un proto et un produit commercialisable.
Après plusieurs évolutions du projet, nous nous sommes lancés dans le grand bain en exposant pour la première fois au salon de Paris en 2012. Nous n'avions aucune expérience dans le nautisme. Les gens étaient surpris et dubitatifs, mais nous avons engrangé 6 commandes sur ce premier salon.
Ça été un déclic. Ces premières ventes nous ont donné la possibilité d'en faire une trentaine de l'été suivant, qui ont été compliquées à livrer dans les temps.
La première année a vraiment été dense. Nous avons dû développer un outil industriel pour faire face à la demande. Nous avons rapidement pris le parti de nous orienter vers l'International
On a enchainé avec le Boot de Düsseldorf et le salon d'Annapolis en 2013, au cours duquel, nous avons remporté notre première récompense. Le petit bateau français gonflable a beaucoup plu aux Américains. Tiwal était lancé !
Une production bretonne exportée dans le monde entier
Facile et ludique, le petit bateau gonflable jaune séduit un peu partout dans le monde. Sa simplicité de mis en œuvre conquiert une nouvelle clientèle. De plus, toute la gamme peut se targuer d'être assemblée en terres bretonnes :
"Il faut une cinquantaine de fournisseurs pour fabriquer un Tiwal. Près de la moitié sont en France. C'est un vrai mécano industriel"
Mais le développement de sa commercialisation n'a pas été facile, comme nous le confie Emmanuel :
"Nous devions vendre trois cents unités par an pour être rentables. Les circuits traditionnels, salons ou via des concessionnaires, n'étaient pas adaptés pour que nous puissions nous développer. Nous avons choisi de privilégier un budget communication conséquent, et de privilégier la vente directe via notre site, qui regroupe 2/3 de nos ventes."
"On est dans une industrie qui ne connait pas forcément beaucoup de nouveautés, donc notre modèle retient l'attention. Nos deux principaux marchés sont la France et les États-Unis, le reste à l'export dans le monde entier. Au total, l'export représente 83% des ventes. Notre staff est composé de 10 personnes, dont deux en atelier, génère un chiffre d'affaires d'environ deux millions d'euros."
Et l'avenir ?
"Notre prochain marché à développer sera l'Asie, et nous allons monter une filiale pour pouvoir faire du commerce sur place"
Une utilisation simplifiée et une communauté d'afficionados
Le catalogue Tiwal est composé de quatre modèles, afin de couvrir tous les programmes. De la balade à la glisse rapide, chacun y trouvera son compte. Le tout pour un budget compris entre 6000€ , pour le Tiwal 2, à 9900€ pour le Tiwal 3R, qui est le modèle le plus rapide de la gamme, capable de pointe de vitesse à 14 nœuds.
Le Tiwal bénéfice d'une belle cote de popularité auprès de ses utilisateurs. La Tiwal Cup, qui regroupe chaque année les adeptes de la marque, qui se tirent la bourre dans une ambiance bon enfant.